Derrière ce patronyme, se cache le nouveau projet solo du chanteur de feue Wastefall. Entre le split de ce dernier, la participation en tant que guitariste « live » du combo allemand Agrypnie mais surtout la tenue des claviers « live » de Dial, Domenik Papaemmanouil n’a pas chômé et a eu le temps de totalement composer et enregistrer son album personnel. Et comme le visuel le laisse suggérer, cet album se démarque de la démarche globale de ce que notre ami pouvait nous proposer chez Wastefall.
En effet, si on retrouve bel et bien ce timbre de voix si chaud et envoûtant qui n’a rien à envier à Daniel Gildenlöw, c’est du côté des compos que la différence est particulièrement notable. Alors que les gros riffs heavy avaient la part belle chez Wastefall, chez Ego Integrity, tout est en retenue avec des compos tout en douceur.
Alors que la musique de Wastefall témoignait une rage particulière comme sur « Soulrain 21 » dédié aux victimes d’un accident d’autobus, celle d’Ego Integrity est plus à appréhender comme un voyage intérieur, une introspection avec en filigrane la difficile cohabitation entre l’homme et la nature. Et si le temps d’un « Real Eyes » et de l’intro de « Never Away », Ego Eternity se rappellera au bon souvenir du temps de la hargne d’un Wastefall, c’est définitivement du côté d’un « Be », sans l'aspect expérimental, qu’il faut rechercher les comparaisons. Comme ce dernier, « Ego Integrity » est une succession de pastilles émotionnelles qui pourront générer chez certains une certaine lassitude à trop vouloir tirer sur la corde sensible.
En bref, si il y a fort à parier que « Ego Integrity » risque de décevoir certains fans de l’ex-Wastefall, la grande majorité sera comblée de constater que l’âme du groupe continue de brûler intensément mais différemment par l’entremise de Domenik Papaemmanouil et son projet Ego Integrity. Pour toutes ces raisons et le fait que la démarche de Domenik Papaemmanouil soit uniquement artistique puisque l’album est disponible en téléchargement gratuit, une écoute s’impose…