Alors que dans l’inconscient général, l’île de Malte est évocatrice de croisades, de séjours linguistiques, d’îles ensoleillées voire de bichons, voici qu’un collectif, tel les chevaliers de l’Ordre du même nom, part en croisade pour prouver qu’il y existe bel et bien une scène métal. Et Music Waves, toujours à la pointe de ce qui se fait métalliquement à travers le monde, se fait fort de vous faire part de cette découverte. « Where Every Body Dies » est un album de métal fusion mélangeant sans vergogne mais avec énormément de talent, métal extrême et rap ! Les maltais remettent au goût du jour un métal fusion quelque peu délaissé ces dernières années et exploitent un gisement jamais réellement creusé, si ce n’est peut-être par Body Count.
« Where Every Body Dies » est un mélange improbable mais détonant de scratchs et phrasés rap débités à la vitesse du son, rappelant immanquablement ceux de Mike Shinoba des premiers Linkin Park (quand le groupe faisait encore du métal), alternant vocaux gutturaux abyssaux et lourds riffs brutaux typiquement death metal voire même heavy rappelant Body Count justement.
Les premières notes du riff introductif de « The Butcher's Pit » couplées à certains passages atmosphériques électro pourront rappeler Fear Factory époque « Obsolete » mais, plus globalement, l’octuor maltais nous plonge dans les méandres d’un death metal d’une violence inouïe, imprégné d’influences horrifiques.
Une brutalité guère atténuée par un rap hardcore accentuant le côté agressif des compos. Dans ce marasme oppressant, le seul véritable répit accordé à l’auditeur est l’intro « Aborted Conscience » à la mélodie envoûtante, une accalmie malgré tout entrecoupée de growls sauvages comme pour nous rappeler que Club Murder ne nous épargnera aucune torture. De la même manière, et comme pour prouver que ce groupe est vraiment à part, Club Murder clôture son premier opus par « Sounds Like a Disease », débutant par des samples hypnotiques sur lesquels se posent des speechs pour finir sous une avalanche de brutalité death.
« Where Every Body Dies » est un album à conseiller très vivement aux amateurs de métal extrême moderne inventif et aventureux qui baisseront les armes sous les assauts rageurs d’un premier album, mélange détonnant et rafraîchissant.