Il y a quelque temps, Neal Morse annonçait son départ de l’un des groupes prog les plus admirés, Spock’s Beard, pour se consacrer pleinement à Dieu. Cet été, il refaisait surface avec un album qui regroupait les ébauches des morceaux de Transatlantic. Bizarre ; mais on s’est dit que ce n’était pas de sa faute, ce genre de disc paraît souvent opportun pour une maison de disque quand un artiste met fin à sa carrière. Avec Testimony, Neal est bel et bien de retour, avec un véritable album et qui plus est, double.
Les habitués ne seront pas dépaysés. On retrouve tour à tour les passages grandioses, progressifs, directs, intimistes et parfois surprenants comme cette partie country où il crie son amour à Dieu. Comme à son habitude, le bonhomme se donne tous les moyens nécessaires pour réussir : un Mike Portnoy toujours aussi flamboyant et inspiré, un Kerry Livgren (Kansas) qui sait se faire remarquer, et tout une palette d’instruments majoritairement joués par le protagoniste lui-même.
L’album se divise en deux parties correspondant chacune à un disque : le premier relate la rencontre avec dieu et le second, la continuité. Est-il utile de préciser que les émotions d’obscurité (avant) et d’illumination à la rencontre de « Jésus » sont parfaitement retranscrites par le maître du genre ? Mais alors qu’avec Spock’s Beard on pouvait apprécier ces passages très « pop » (voir rock sur Snow), dans cet album solo on s’émerveille plutôt devant ces passages acoustiques portés par la voix sublime de Neal si riches en émotions.
Pour résumer, les amateurs de la touche Neal Morse, aussi bien dans Spock’s que dans Transatlantic vont adorer cet album, et ceux qui aiment également les deux groupes doivent absolument jeter une oreille dessus car il rend compte de l’importance de cet homme au sein d’eux. Alors que Spock’s est parti sur un nouveau territoire avec Euphoria, Neal Morse continue la voie tracée par Snow. Mais après une si triste affaire, finalement, tout le monde en a semble t-il profité.