En 2008, "War Without End" secoua quelque peu le petit monde des thrasheurs. Non pas que Warbringer apportait quelque chose d’inédit musicalement dans notre cher pays de Thrashland, mais cet opus se révélait particulièrement hargneux. Le groupe américain nous distillait un thrash old school made in USA piqué aux hormones. Mais si ce premier album faisait sa petite sensation dans le monde du thrash, il n’était pas dénué de grandes faiblesses. La principale était une linéarité par trop flagrante.
C’est donc sans aucun enthousiasme que j'attendais la sortie du deuxième album du groupe californien et avec l’interrogation de savoir si ses membres allaient corriger les défauts de leur premier rejeton. Avec "Waking Into Nightmares", Warbringer s’adonne toujours à un thrash old school typiquement américain avec cette façon "char d’assaut qui écrase tout sur son passage". Néanmoins, il faut bien reconnaître que le groupe a su progresser dans son travail de composition pour nous proposer des morceaux plus matures. Le groupe se fait plus mélodique, multiplie les riffs assassins et s'offre même de petites escapades de basse bien foutues. Les titres s’avèrent généralement plus aérés, en alternant les passages fracassants avec des parties plus mid-tempo. Un titre comme "Prey For Death" constitue sans doute le plus bel exemple de ces nouveautés.
Sans perdre de leur combativité, les Américains de Warbringer ont su quelque peu atténuer leurs fougues. De sorte que la forte impression de linéarité matraquante de "War Without End" n’est plus de mise cette fois-ci. Le groupe nous propose une plus grande variété de sensations thrash-métalliques et nous permet même cette fois-ci de souffler avec le bel interlude intrumental "Night Anatomy". Les titres sont plus inspirés et plus variés que précédemment tels "Shadow From The Tomb" et ses petits airs de black métal ou bien encore le tonitruant exodusien "Abandoned By Time".
Que ceux qui, comme moi, n’avaient pas franchement été emballés par "War Without End", jettent impérativement une oreille attentive sur "Waking Into Nightmares" qui arrive presque à faire douter d'avoir à faire au même groupe. Oui, je sais, j'exagère un peu, car il s'agirait plutôt d'un grand changement dans une forte continuité. Le groupe américain a su corriger le tir musicalement et nous propose cette fois-ci un très bon album de thrash old school. Il y manque quand même toujours le titre très fort, mais gageons que Warbringer saura trouver à l’avenir la composition qui tue vraiment. Reste qu'après un premier album plutôt insipide, avec "Waking Into Nightmares", Warbringer vient de frapper fort sur notre cher Thrashland.