Solipsissimus est la première parution du groupe 26 , un trio allemand rassemblé autour du batteur Marco Minnemann, avec le chanteur Joe Valdrano, et le bassiste Andy Kodiwein, précédemment son acolyte dans Illegal Aliens, et qui tient ici également la guitare. 26 est présenté comme un groupe technique, ce qui est effectivement le cas, et progressif, ce qui est beaucoup moins évident.
Porté par une rythmique efficace, soutenu par des riffs incisifs, le style s’apparente beaucoup plus à du hard rock qu’au progressif : les variations habituelles au prog sont ici réduites à de simples solos, et l’absence totale de claviers limite grandement le paysage sonore.
Par certains côtés, Marco Minnemann peut rappeler George Bellas, guitariste virtuose : les deux ont publié moult cours et méthodes expliquant leur instrument, et versent dans un registre certes impeccablement maîtrisé, mais terriblement dénué d’émotion. Si certains passages de Solipsissimus peuvent rappeler les accents vocaux des Beatles, comme dans Back To (il y a même une citation de A Day In Life), ces courtes portions sont trop isolées pour éveiller une attention qui se dilue faute de réelle continuité dans les intentions mélodiques.
Nous nous replierons donc, pour trouver quelque satisfaction, sur les prouesses techniques instrumentales, tant à la guitare (Ocean, Sliderocks) qu’à la batterie (Gun Above Her Head, Sliderocks), le chant quant à lui restant très quelconque, voire agaçant (Goobye Laugh, par moments à la limite du borborygme).
L’écoute de ce Solipsissimus ne fait que confirmer que la technique est certes nécessaire, mais ne sera jamais suffisante pour véhiculer l’émotion. Il est préférable de retourner vers les paysages plus habités de Scorpions ou Gotthard pour se réconcilier avec le hard rock mélodique !