Je vais vous avouer franchement que mon ego démesuré en a pris un coup avec cette chronique tant j’ai été confronté comme rarement à une abyssale ignorance musicale lors de la phase “étude” du sujet.
En effet, non seulement je ne connaissais pas ce Chris Laney auteur de ce « Pure » que nous allons aborder en ces lignes, mais le nom des groupes qu’il a traversé non plus. Je vous les livre en pâture, ils ont pour patronyme : Scratch, Seventeen, Zan Clan, Animal… Bon, j’ai commencé à reprendre des couleurs en apprenant qu’il avait été ingénieur/producteur chez Candlemass, Brian Robertson et Europe, mais tout de même… Il a fallu que j’attende de savoir qu’il s’était entouré, pour l’écriture de cet opus, de plumes célèbres comme Bruce Kulick (Kiss, Union, Grand Funk Railroad), Lennart Östlund (Led Zep, les Rolling Stones, Abba, Genesis) et Mats Levén (Therion, Malmsteen) pour retrouver de ma superbe… Et que je me rende compte qu’il avait fait appel, pour le soutien instrumental, à quelques musiciens un tantinet connus que sont Nalle Pahlsson (Treat), Vic Zino (Hardcore Superstar), Martin Sweet (Crashdiet) et Zinny Zan (Shotgun Messiah), pour que mes mollets reprennent du poil de la bête !
Chris Laney est en fait une espèce de Dennis Ward suédois. Il joue de la guitare, du piano, de la batterie, il chante, il est ingénieur, producteur, il écrit des chansons et il bosse dans un studio (le Polar Studios qui fût construit par Abba et a abrité des petits groupes comme Led Zeppelin, Def Leppard, Scorpions, Genesis, les Rolling Stones et les Ramones)… Je n’ai pas lu qu'il écrivait des thèses sur la loi des grands nombres, mais je n’ai certainement pas assez cherché…
« Pure » est son premier album solo. Question genre musical, on est en présence ici de Hard Rock Mélodique fin des 80’s/début des 90’s. Les guitares sont habilement présentes, souvent porteuses de riffs enlevés qui retiennent l’attention comme dans « Make my Day », « Pissed at what ya Missed » (du Ratt pur jus), « Fire and Ice » (le tube de l’œuvre – sacré refrain), « I Hate their Guts » (Motley Crue nous voilà) et « Make you Cry ». Les refrains quant à eux sont souvent mélodieusement scandés « Make my Day», « Last Man Standing » (Bon Jovi sors de cette chanson !), « I Dunno » et « Get you Down » (inspiration Def Lep évidente) et les soli toujours enlevés (ce disque est un disque gai). En ce qui concerne la ballade de rigueur, « Skin on Skin », c’est une reprise de Bon Jovi. Non ? Ha bon !... Quant au mid-tempo traditionnel « The Stranger in You », il n’aurait vraiment, mais vraiment pas, dépareillé dans l’Hysteria des Léopards Sourds.
En résumé, un disque, qui, bien que ne relevant pas le gant de l’originalité vous l’avez compris depuis déjà quelques lignes, a tout pour plaire aux nostalgiques des productions d’antan des groupes précités. Du bon boulot, assurément. Procurez-vous les yeux fermés cet opus, son écoute vous apportera une pêche d’enfer. En cette morne époque, c’est toujours ça de gagné.