« Power Of The Damn Mixxxer » est le nom de la nouvelle sortie des vétérans de la scène thrash métal industriel qui fait suite à « Power of the Damager » sorti en 2007. Comme le nom du disque le laisse facilement supposer, il ne s’agit pas d’un nouvel album mais bien d’un disque de remixes des titres du dernier album du groupe. Etonnant ?
Pas tant que ça… Il est important de préciser que « Power of the Damager » a rencontré un succès mitigé. Conscient que son album a pu être réalisé trop rapidement, le leader du groupe Tommy Victor a estimé que le disque avait été négligé. Il a donc tout simplement décidé de faire appel à nombre de ses amis pour donner une toute autre couleur aux titres de son dernier rejeton. Le résultat est contenu dans ce « Power Of The Damn Mixxxer » qui propose un mix entre thrash, indus et musique électronique, finalement pas très éloigné d’un Ministry, l’autre groupe de Victor.
Après ce passage à la moulinette, les bons titres du disque sont restés des incontournables mais les titres plus moyens se sont quant à eux offert une deuxième jeunesse.
C’est ainsi que « No justice », qui a été complètement transformée par DJ Acucrack avec des voix robotiques et des rythmes indus, a gagné en puissance et convainc cette fois totalement avec notamment un refrain gardé qui fait toujours son effet. Sur « Looking for them », la transformation est moins radicale, l’aspect général de la chanson ayant été conservé, avec juste en plus un rythme industriel très efficace qui ajoute encore à la force du titre.
Parmi les autres bonnes relectures, citons « The banishment », bénéficiant de deux reprises, la première réalisée par Rob Caggiano de Anthrax et la deuxième par Clayton Worbeck des Revolting Cocks, autre groupe de Al Jourgensen (Ministry). Ces deux versions sont absolument imparables, la première balançant entre thrash et indus avec un refrain énorme et la seconde, logiquement plus électro dance, semblant tout droit sorti de discothèque. « Pure ether » est quant à elle passée d’un banal titre néo métal à un très bon titre d’électro pop que ne renieraient pas les Pet Shop Boys et « Bad fall » qui clôt le disque, a été remaniée pour finir l’album en douceur, entre ambiant et new wave.
Retour gagnant donc pour Prong qui nous propose ici un très bon travail de relecture de son dernier album. Le changement de couleur a été très bénéfique, l’aspect électro donnant même souvent un résultat plus violent que sur les originaux. Si le groupe persiste dans cette voie, il pourrait bien redevenir le grand groupe qu’il a été et espérer prendre la place laissée vacante par Ministry.