La reformation tant médiatisée de Trust à peine digérée, le groupe s’embarque dans une tournée qui débute par un concert au Bol d’Or, devant 40 000 spectateurs, pour passer par deux soirées sold-out au Zénith de Paris, et une date au Printemps de Bourges, avec Machine Head en première partie. Le groupe fera fi du contre temps lié au départ de leur batteur après la première prestation en embauchant Hervé Koster. Trust poursuivra donc la tournée et profitera de l’occasion pour enregistrer un album live.
Celui-ci est axé principalement sur l’album « Europe & Haine » que le groupe vient de sortir. Seuls 5 titres (« Le Mitard », « L’Elite », « Antisocial », « Instinct De Mort » et « Préfabriqué ») sont issus des premiers albums du groupe. Si la set-list est assez frustrante, elle permet au moins de découvrir « Europe & Haine » sous un autre angle.
Le groupe est en très grande forme, comme le démontre les versions atomiques de « Préfabriqué » et son intro bulldozer, ou la reprise de Chuck Berry, « Rock Over Beethoven ». Le son est très puissant, le public explosif (et mixé de manière très adroite), et le groupe semble vraiment s’éclater sur scène. La section rythmique est bien plus mise en valeur que sur disque et Bernie est impérial de présence et de gouaille. Il est juste un peu regrettable que Nono ne soit pas épaulé par un guitariste rythmique, ce qui aurait eut pour conséquence d’étoffer le son et de le rendre plus agressif.
Le disque comprend deux des trois reprises que le groupe interprétait alors sur scène. Outre la reprise de Chuck Berry, le « That’s All Right Mama » de Bob Dylan est présent, alors que le « There’s Gonna Be Some Rockin » d’AC/DC a été oublié. Cette omission est assez surprenante, mais n’est pas la seule. En effet, alors que Trust donnait des concerts de plus de deux heures, « A Live » ne dure guère plus d’une heure. Ce choix de sortir un album simple est d’autant plus étrange que le groupe sortira trois ans plus tard un autre album live, « Still A Live », afin de contenter le marché européen. Sur ce dernier album, Nono et David Jacob ajouteront 6 titres, dont trois classiques « Police-Milice », « Bosser Huit Heures » et « Les Templiers » aux titres présents sur « A Live ».
Cette double sortie dans un format différent pourrait donc ressembler à une vilaine opération marketing. De fait, l’achat de ce « A Live » est rendu totalement incongru de part l’existence de son pendant « double disque ».