Les Suédois de Nasty Idols reviennent sur scène une vingtaine d’années après leur formation. Le quatuor œuvre dans un sleaze-glam tel que Hanoï Rocks, Tigertailz ou le Mötley Crüe des débuts pouvaient en offrir lors des heures de gloire de ce style musical. Reformé en 2006, le combo scandinave semble vouloir profiter de la vague revival, de nombreuses composantes du Hard-Rock en général, pour tenter un come-back gagnant dans un genre auquel Poison et Ratt essayent de redonner ses lettres de noblesse outre-Atlantique.
Nasty Idols ne réussit que partiellement son retour discographique. Au rayon des points positifs, nous noteront une énergie et une honnêteté qui font plaisir à voir pour un groupe de cette expérience. A en croire Andy Pearce, les 4 membres du combo se sont mis à composer de nouveaux titres dès leur réunion, de façon spontanée et quasi-automatique, et il est vrai que la plupart des titres sont d’une fraîcheur et d’un dynamisme indéniables. Nous noterons un « Rock Out » introductif qui n’est pas sans rappeler les premiers albums de Mötley Crüe avec son refrain catchy et son riff direct. Dans l’ensemble, la production est assez épurée et traduit un esprit punkisant collant parfaitement à la musique proposée. Ceci n’empêche pas Nasty Idols de nous servir quelques tornades mettant le gros son à l’honneur comme un « Crashlanding » qui piétine tout sur son passage, et qui n’aurait pas dépareillé sur un certain « Dr Feelgood » du gang de Nikki Sixx cité précédemment. « 7 Year Itch » renvoie plus du côté de Poison avec son riff sautillant, son refrain irrésistible et son excellent solo. Enfin, « Method To My Madness » avec ses couplets épurés et son refrain étoffé et efficace, et « Scar For Life » avec son intro digne de Johnny Crash et son refrain accrocheur, sont également à classer au rayon des réussites.
Malheureusement, certains défauts empêchent ce « Boys Town » d’être considéré comme une véritable réussite. Ainsi, nous regretterons quelques enchaînements un peu bâclés, des paroles assez répétitives et un manque de variété qui fait qu’il est difficile d’accrocher aux 12 titres dans leur ensemble. Difficile de continuer à s’intéresser de prêt à cet album après le métallique et puissant « Evil One », tant la suite semble tourner en rond. Le pire, c’est que nous finissons sur la ballade « It Ain’t Easy » qui met en exergue les difficultés d’Andy Pearce à varier son chant, en particulier dans le domaine mélodique. Dommage car son chant vicieux et malsain fonctionnait parfaitement jusque-là. En plus, ce titre s’éternise sur plus de 6 minutes et franchit la frontière du ridicule avec son refrain en chœurs repris par Pearce en mode parlé. Voilà ce que l’on appelle finir sur une fausse note.
« Boys Town » ne pourra donc pas prétendre au titre d’album de l’année, même s’il serait trop sévère de parler d’échec, car l’honnêteté dont font preuve les Suédois et la qualité de certains titres font mieux que sauver les meubles. Reste à espérer pour le quatuor que la suite des opérations lui permette de retrouver l’intégralité de son aura, d’autant qu’il semblerait que les performances live soient à la hauteur d’une réputation acquise il y pourtant de nombreuses années. Nous retiendrons donc le meilleur, mais le moins bon doit être rapidement gommé pour transformer l’essai en retour gagnant.