Pour les non initiés ou les cancres en mathématiques, la tangente est cette droite qui touche un cercle en un unique point. En termes plus basiques, la tangente est ce trait qui se situe au bord d'un cercle. The Tangent a effectivement bien choisi son nom car ses compositions se situent à la frontière de nombreux styles : rock, jazz de toutes époques, musiques populaires, rock progressif, musique classique et pop. Et cette impression est accentuée par l'emploi discret mais toujours bien à-propos d'instruments tels que la flûte, le saxophone ou même la trompette.
Malgré cela, la musique de The Tangent est abordable et ce, dès la première écoute. Comme quoi, on peut aussi faire de la très bonne musique sans obliger les mélomanes à se torturer les oreilles pendant des heures avant d'arriver enfin à comprendre. Et ce n'est pas étonnant lorsque l'on se penche sur le pedigree des participants de cette aventure avec trois membres des Flower Kings à la guitare, la basse et la batterie, un ancien Van Der Graaf Generator et des musiciens de Parallel. D'excellents musiciens, donc, fortement inspirés, et proposant la meilleure section rythmique de l'époque, non pas par ses prouesses techniques mais par sa cohérence.
Mais ce qui fait la richesse de cet album, ce sont ses multiples incursions discrètes dans le jazz tout en évitant les aspects trop expérimentaux qui peuvent rebuter. Nous avons donc ici un parfait exemple de fusion de styles totalement maîtrisé. Précisons tout de même que l'orientation est plus dans l'esprit des compositions des premiers Flower Kings que dans celui de Van Der Graaf Generator. Admirateurs de Peter Hammill, cet album vous comblera certainement mais ne vous attendez pas à un nouveau "Pawn Hearts"
"The Music That Died Alone" est un réel bol d'air pur dans le monde musical progressif contemporain ! Par son originalité, sa qualité et son professionnalisme, The Tangent fait partie de ces side projects qui restent à la hauteur des espérances qu'il a pu engendrer lors de son annonce.