Il faut croire que tous les anciens de Lunar Aurora se sont donnés rendez-vous chez Cold Dimensions. Car voilà qu’après Mortuus Infradaemoni, débarque chez ce label Trist, le projet solo de Tristan, le chanteur de Lunar Aurora, groupe mis en hibernation depuis 2006.
Trist, ce n’est ni plus ni moins que de l’ambiant black métal et écouter ce "Willenskraft", son troisième opus, c’est l’assurance d’un voyage vers un ailleurs incertain. Le problème de ce genre de voyage est qu'il demande de la part de l’auditeur une prédisposition à vouloir se laisser embarquer vers un univers de clair obscur.
Et il s’agit bien d’un embarquement, si l’on songe que le premier titre "Bewusstsein" contient pendant plus de 12 minutes des bruits de vagues d’une mer apaisée. Alors bien sûr, mieux vaut avoir une très forte inclinaison pour les bruits de la nature pour se laisser porter par ce premier titre qui se révèle très long et, disons-le, plutôt ennuyeux. On en souhaiterait presque une attaque de mouettes en furie, histoire de ne pas se laisser emporter dans les bras de Morphée. Quand arrive la deuxième plage, on espère enfin débarquer sur quelque chose de moins soporifique. Et là, que nenni, il faut encore se coltiner plus de 2 minutes de bruits de vagues. De toute façon, la suite le démontrera, mieux vaut s’y faire, car tous les morceaux débutent de la même façon : la mer, la mer, la mer..., quand ils ne sont pas tous simplement émaillés de bruitages plus ou moins lugubres ("Bewusstsein", "Zweifel" et "Verhinderer").
Finalement, dans ce disque seule la moitié des titres propose de la musique, de la vraie, faîte avec de vrais instruments (encore que...). Et ces morceaux, typés raw black métal, sont presque tous bâtis de la même façon : répétition à l’excès du même riff sur une rythmique enlevée avec un fond d’élucubrations primales gutturales et torturées. Bon, j’exagère il y a quand même deux ou trois notes de piano au début du titre "Herzenwunsch".
Mieux vaut avoir pris des substances illicites pour se laisser transporter avec engouement par ce "Willenskraft". Sur une heure de temps, voilà un disque qui n’a finalement et musicalement pas grand-chose à proposer. Les bidouillages sur bruits des vagues représentent plus de la moitié du disque. Pour n’importe quel mélomane, ce disque s’avèrera avant tout d'une grande pauvreté musicale. Gageons néanmoins que certains trouveront un contentement dans ce voyage quelque peu tourmenté et, malgré tout, plutôt apaisant.