Chris Impellitteri est le guitariste le plus rapide du monde, qu'on se le dise ! Cette entrée en matière pourra paraitre brutale, mais je vous assure qu'avec ces quelques mots j'ai dit tout ce qu'un amateur de heavy qui souhaite se pencher sur le dernier album de ce 'guitar-hero' fortement influencé par l'inamovible Yngwie Malmsteen a besoin de savoir. Bon évidemment je pourrais toujours vous signaler qu'il s'agit de son neuvième album...
Ah si, je tiens une information utile: Rob Rock chante sur cet album. La "voix du metal mélodique" ne se satisfait apparemment pas de son actualité plutôt chargée (sortie récente du projet Driver et de son DVD live dont vous trouverez la chronique dans ces pages) et prête son nom à cet album. Je dis prête son nom car il serait un peu présomptueux de dire qu'il prête son chant. En effet, les lignes de chants sont faibles, très faibles. Ce défaut, assez récurant sur les albums de guitaristes est à la limite du supportable ici. La plupart des passages chantés semblent avoir été insérés pour respecter un format chanson dont l'usage est assez discutable sur ce type de disque.
En effet, la plupart des titres sont construits comme des chansons classiques dans lesquelles sont parachutés des soli plus ou moins à propos. Effectivement c'est rapide. De là à dire que toutes ses interventions sont indispensables, il y a un pas que je ne franchirais pas. Cependant soyons beau joueur, certains soli sont particulièrement incisifs. De même, quelques riffs font occasionnellement bouger la tête ("Garden of Eden") avant d'être mangés par des lignes de chants déplorables. Sur ce même "Garden of Eden" l'auditeur trouvera un des rares breaks qui feront lever la tête. Ensuite: chant, et soupe.
Le problème avec cette utilisation de format classique, c'est qu'aucun autre élément classique n'est au niveau. Batterie presque aussi plate que le chant, basse inexistante, claviériste figurant. Résultat, Chris Impellitteri fait la course en tête, sans s'inscrire dans les morceaux, et sans que ceux-ci ne mettent en valeur son jeu et ses qualités évidentes. Cela nous donne donc des morceaux comme "The Vision", où il semble que les soli ait été composés au hasard et collés sur le morceau. Mais pourquoi donc ce guitariste s'est-il obstiné à travailler dans un format dans lequel il n'a rien à dire ? D'autant plus que dès que Chris tente autre chose, cela sonne rapidement mieux.
Il sera toujours possible de trouver des qualités à ce genre d'album. Certes Rob Rock chante bien (mais, encore une fois, pour chanter ça ??), et certes Chris possède un son puissant et précis mais la cible de l'objet ne semble vraiment limitée qu'aux seuls techniciens.