Le clavier des Flower Kings nous gratifie avec Sonic Boulevard de son troisième album solo. Pour cet opus, Tomas Bodin s'est placé en territoire connu puisqu'il est entouré du guitariste, du bassiste et du batteur des Flower Kings.
Mais curieusement, cet album apparaît à mes yeux comme son premier véritable album personnel.
Je m'explique : les deux premiers albums, An Ordinary Night In My Ordinary Life et Pinup Guru, étaient certes de qualité mais je reprochais au premier son côté trop proche des Flower Kings et au second son aspect beaucoup trop électronique, un peu comme si Bodin voulait se démarquer des compositions de Roine Stolt.
Sonic Boulevard me donne l'impression d'un album totalement assumé. Tomas Bodin fait enfin ce qu'il a envie de faire, sans se poser de questions : les compositions sont toutes instrumentales, mélodieuses bien que progressives, aucune expérimentation n'est réellement tentée (à moins que vous considériez que quelques rares sonorités d'ambiance constituent une expérimentation) et chaque instrument à sa place, sans prédominance particulière, ce qui est bien trop souvent le cas dans les projets solos. Enfin, tous les styles cohabitent : des morceaux poignants à pleurer (écoutez attentivement Picture) et des délires auxquels la Suède nous habitue depuis maintenant quelques années, tels The Happy Frog et Walkabout, ce dernier lorgnant avec délice vers le jazz.
Ainsi, Sonic Boulevard est à mon avis l'album par lequel Tomas Bodin ose enfin se découvrir, s'exprimer en totale liberté, faisant fi de ses autres expériences. Après Karmakanic (initié par Jonas Reingold) et les albums solos de Roine Stolt, à quand le projet solo du batteur ?