Avec un premier album sorti en 1988, on peut dire que Bai Bang n'est pas un "jeune" groupe de hard rock. Pourtant, je ne connaissais pas cette formation suédoise avant de jeter une oreille sur ce nouvel opus.
Bai Bang évolue dans un hard rock léger et mélodique, clairement taillé pour les ondes et surtout pour le plaisir. En effet, pas de riffs de tueurs ici, les guitares sont fines et utilisées plus à des fins d'arrangement que comme une arme de destruction massive. Cela n'empêche pas le groupe d'envoyer les décibels de temps en temps, comme sur le riff d'intro "I Love The Things You Hate" ou sur "Longtime Cummin", mais globalement c'est la retenue et la sobriété qui prime. Pour obtenir ce son mélodique et sucré, le groupe a recours à des chœurs ou des synthétiseurs en pagaille. Tout ces éléments permettent de soutenir les refrains sur lesquels débouchent invariablement chaque morceaux.
Cette mise en avant des refrains omniprésents montre bien la volonté mélodique du groupe. Le but de Bai Bang est de se faire plaisir en nous faisant plaisir. Certains titres ne sont taillés que pour être des hymnes ("Born To Rock", "Bigtime Party", "We Come Alive"...) avec une composition minimaliste qui met en avant des mélodies racoleuses et immédiates. La musique gagne alors beaucoup en aération et en luminosité, vu qu'elle semble composée pour être jouée en stade. Je pense par exemple à la balade "Only The Best Die Young", où tout est fait pour délivrer une caricature, mais avec une telle emphase que la sauce fini par prendre et que l'auditeur se laisse piéger.
Au jeu des influences, Bai Bang se fait un peu avoir. En effet, il est impossible de ne pas penser à Great White en écoutant cet album alors que d'autres éléments rappellent le hard FM de Def Leppard. Dans les harmonie vocales et les lignes de chant, c'est le coté hard rock pompeux de Queen qui nous vient à l'esprit. Malgré cela, le groupe semble jouer sans complexe, avec son énergie propre, sans se contenter de plagier tout ça.
Malheureusement, je ne peux m'empêcher de penser que le groupe pourrait inclure un peu plus d'éléments dans leur musique, sans toutefois la dénaturer. Les rares breaks sont pourtant agréablement surprenants ("Bigtime Party") et les soli, si rares soient-ils, sonnent positivement 'old school'. L'absence de risque laisse une impression de linéarité qui empêche parfois le tout de décoller et d'enthousiasmer véritablement.
En bref, nous avons ici un album extrêmement charmeur et sympathique qui ne propose cependant rien de révolutionnaire. Inutile d'en dire plus, les amateurs de belles mélodies sauront grâce à ma description s'ils doivent se procurer cet album... Ou non.