Bullet , groupe suédois à ne pas confondre avec la formation allemande du même nom qui sévit au commencement des années quatre vingt, déboule avec un deuxième album intitulé « Bite The Bullet ». Formé au début des années 2000 et avec seulement deux productions au compteur, Bullet semble bien avoir du mal à affirmer sa notoriété. Et rien qu’en jetant un œil recto/verso sur la jaquette de ce nouvel opus, il y a fort à parier que le hard rock sera au rendez-vous sur « Bite The Bullet ».
Bingo, l’affaire est dans le sac. Bullet distille un bon vieux hard des familles pugnace et franc du collier, celui qui flirte sans complexe avec la panoplie du parfait hard rockeur. Perfecto, bracelets à clous, ceinture cartouchière, grosses cylindrées en perspectives, tels sont les arguments bien mis en avant par Bullet. Seulement, le forme seule ne suffit pas convaincre un vieux de la vielle dont la besace regorge de ce genre de combos.
Et il y a effectivement de quoi rassasier un aficionado de ce style musical mais également de ce genre d’attitude un rien déjà vu par le passé. Bullet explore le temps sous les coups de butoirs de son hard teinté heavy qui écrase sans complexe les plates-bandes d’un AC/DC encore sous le coup de son retour triomphal. Non seulement les riffs hargneux et basiques inondent chaque composition de « Bite The Bullet », mais ce qui fait immédiatement penser à AC/DC dès les premières mesures, c’est évidemment la voix de Hell Hofer. Son gosier enflammé le place facilement entre Brian Johnson et Udo Dirkschneider, l’ex hurleur d’Accept. Mais les comparaisons avec ces deux groupes majeurs ne s’arrêtent pas qu’à la tessiture du chanteur.
En effet, les lignes de basses bien rondes et les soli en forme de petites flèches aux pointes très affûtées rappellent avec un certain bonheur les grandes heures du groupe allemand qui au passage, influença beaucoup de musiciens. Même si Bullet tire hardiment sur la corde des clichés largement éculés dans le monde du hard rock, notamment par des ronronnements de moteurs et autres refrains en pseudo live, il émane de cette galette beaucoup de puissance. D’ailleurs, la production est pour ainsi dire impeccable.
Au final, Bullet propose de bonnes vieilles recettes remises au goût du jour par un savoir-faire indéniable qu’il serait injuste de passer sous silence. Bien que taillés dans la masse et reniant une quelconque forme d’originalité, les onze titres ne sont pas exempts de groove, celui dont il faudrait les deux pieds englués dans un ciment à prise rapide pour ne pas battre la mesure. Et à regarder et surtout écouter de plus prêt, Bullet s’inscrit dans le créneau de cette nouvelle vague de groupes d’horizons et de styles différents, comme The Answer ou Nashville Pussy dont le succès repose essentiellement sur des valeurs « Rock’n’Rollesques » aussi authentiques que persuasives. A ce petit jeu, il n’y a aucune raison pour que Bullet ne récolte que quelques miettes, vu le cœur à l’ouvrage déployé sur ce « Bite The Bullet ».