Après un « The Hiddener » qui avait passé haut la main le test de la confirmation du deuxième album, en 2007, voici que Daath remet le couvert avec le très attendu « The Concealers » qui voit l’intronisation officielle au chant de Sean Z, jusqu’alors cantonné aux prestations scéniques.
Pour ce troisième effort, il semblerait que les natifs d’Atlanta aient décidé de rentrer un tant soi peu dans le rang en recentrant leur musique sur un mélodeath teinté de black comme en témoigne les titres introductifs que sont « Sharpen The Blades » ou « Self Corruption Manifesto ». Dès lors, le groupe s’évite les reproches de certains sur « The Hinderers », à savoir une perte de cohérence à trop vouloir se la jouer élitiste. Ce qui a eu pour résultat que, comme son nom l’indique, Daath (connaissance réservée à une élite, en hébreu) s’était coupé d’un pan d’un public extrême jusqu’au-boutiste lui qui lui reprochait un manque d’identité à la faveur d’un patchwork metallique trop fouilli.
Fort de cette expérience, la première partie de « The Concealers » se fera remarquer par un death/black traditionnel très efficace à la manière d’un « The Unbinding Truth » et son final dissonant et hypnotique qui provoquera bon nombre de frissons sous l’échine des amateurs du genre. Dans ce contexte, la prestation de l’ex-Chimaira, Kevin Talley, impressionnera les plus blasés d’entre nous avec certaines parties haletantes pouvant rappeler celles de Martin Lopez lorsqu’il officiait chez Opeth - notamment l’intro « Day Of Endless Light » comparable à celle de « Master’s Apprentices » - alternant blasts énormes et mini-break jazzy sans sourciller.
Fort heureusement, Daath a, certes, levé le pied sur les mariages musicaux apparemment contre-natures mais n’en n’oublie pas pour autant d’où il vient. C’est ainsi qu’à la faveur de l’enchaînement « Duststorm » suivi de « ...Of Poisoned Sorrows » et ses sonorités électro pouvant rappeler l’univers totalement barré de Pin Up Went Down, Daath remet les pendules à l’heure pour ravir ceux qui ont encensé « The Hiddener » pour son originalité.
En privilégiant l’agressivité à la folie il est fort probable que « The Concealers » réussisse là où son prédécesseur avait essuyé quelques reproches en proposant une sorte de death/black mélodique inspiré, d’une efficacité éprouvée mais maintes fois proposé. Mais ne boudons pas notre plaisir et profitons de « The Concealers » sans arrière-pensée même si la démarche du combo voudrait que l’on soit extrêmement exigeant…