Bigben est un groupe assez surprenant. Celui-ci regroupe en effet des musiciens aux CV longs comme l’attente entre deux disques de Guns ‘n Roses, mais dont les seuls objectifs semblent avoir été d’aligner des titres blues Rock sans se prendre la tête et sans trop réfléchir.
Outre Michaël ZURITA à la guitare (Gogol 1er, Satan Jokers, Taï Phong, et l’excellent groupe Anyway), on y retrouve Daniel Désabres au chant (Tanker), Gerry Plisson à la basse (Eddy Mitchell, Véronique Sanson, Luther Allison…), Joe Steinmann à la batterie (Furious Zoo, Stellion,…) et enfin Bertrand Schutte à la guitare. Si l’on dresse la liste des invités présents sur ce premier disque, on risque d’avoir le tournis et de se faire une fausse idée du contenu de celui-ci.
En effet, bien que Beverly Joe Scott, (Arno, Bernard Lavilliers, Paul Personne, Alain Souchon), Nono (Trust), Stevie (Speed Queen, Shine), Jamie Crompton (Wishbone Ash, Suzi Quatro), Slim Batteux (Eddy Mitchell, Johnny Hallyday, Michel Jonasz, ...), Fabrice Fourgeaud (Attentat Rock, Stéphane Eicher), Manu Vergeade (Michel Delpech, Laurent Voulzy, ..), Basile Leroux (Patrick Bruel, Jean Jacques Goldman, Véronique Sanson, Michel Jonasz), Pascal « Bako » Michaelian (Paul Personne), soient venus prêter leur voix ou leur instruments, l’album ressemble plus à un disque réalisé par des potes ayant eu pour seule prétention de se faire plaisir et de passer du bon temps.
Le style des morceaux est donc très hétéroclite sautant allégrement du Blues rock (« Baby Doll Boogie », « Elle ») à la variété (« Faire Danser Le Soleil En Moi », « Oh, Vous », « Sexy Time »), en passant par des reprises comme l’amusant et réussi « Harley Davidson » en duo avec Beverly Joe Scott et le très hâtivement expédié « Friday On My Mind » dont on ne peinera pas trop à trouver meilleure version.
La production est également assez irrégulière. Ainsi, à titre d’exemple, la batterie peut sonner de manière terriblement efficace sur « Etre La Magie d’Un Soir » ou bien être à la peine sur des titres comme « Oh ! Vous ». Si l’ensemble est plaisant et invite aisément à taper du pied, il manque toutefois à « Sur Invitation » une certaine cohérence et une direction musicale claire. Celle-ci aurait en effet permis au disque de gagner en efficacité et de passer du statut « chouette album » à celui de « tuerie intégrale », tant le groupe possède un potentiel énorme mais également une facilité pour pondre des mélodies simples et accrocheuses.
Un recentrage vers des horizons plus Blues Rock et Hard Rock serait certainement très judicieux et pourrait permettre au groupe de mettre plus en valeur son sens de la composition et ses qualités musicales.