Après avoir quitté Skyclad en 2001, Martin Walkyer, le chanteur charismatique de cette très intéressante formation, reforma un groupe sous le nom de The Clan Destined en 2004. Il s’entoura alors de musiciens issus de différentes sphères du métal, comme le guitariste Lee Cassidy et Tony Wilwood, mais également l’ex bassiste d’Immortal Iscariah. Pour compléter le tout, Martin Walkyer s’est adjoint les services d’une chanteuse et même une représentante de la gente féminine est présente derrière les fûts.
En 2006, une démo fut enregistrée par The Clan Destined, seul témoin musical de ce groupe pour ainsi dire mort né, car des tensions entre les différents membres n’ont pu aboutir qu’au split pur et simple. Heureusement, il existe des labels, qui comme par enchantement, rééditent ce qu’il convient d’appeler dans le jargon des collectors. Et justement, cette démo de The Clan Destined intitulée « In The Big Ending » vient de refaire surface par le biais du label indépendant Lime Records.
A l’écoute des six titres composant l’objet, il eût été fort regrettable que ce premier jet passe à la trappe. Martin Walkyer y est plus en forme que jamais et son timbre vocal particulier qui a fait les grandes heures de Skyclad fait encore une fois des ravages. Même s'il est accompagné par une chanteuse sur certaines plages, les morceaux sonnent au diapason d’un heavy metal particulièrement agressif navigant entre Sabbat (la première formation du frontman) et Skyclad, avec tout de même des élans plus proches de ce dernier. La façon d’interpréter les couplets et surtout les refrains très entraînants ne sont pas si éloignés de ce qui a fait de Skyclad, une référence dans le folk/pagan métal.
Cependant, c’est surtout l’énergie dégagée par le sextette qui frappe dès les premiers accords du furieux et enjôlé « Swinging Like Judas » aux breaks mélodieux du plus bel effet. D’autant plus que l’adjonction de claviers apporte une réelle profondeur aux compositions, comme par exemple sur l’introduction de « A Beautiful Start To The End Of The World », morceau phare de ce mini-album. Bien sûr, l’ambiance « pagan » n’est pas en reste par l’intermédiaire du remuant « T.C. Lethbridge » (reprise de l’artiste gallois Julian Cope) mais aussi par l’endiablé « Devil For A Day » et son riff thrash en guise d’ouverture. Le groupe s’invite même dans une atmosphère nettement plus atmosphérique, voire même progressive sur le finish du très lourd et malsain « More Than War ».
Bien que remanié par Martin Walkyer et son complice de toujours, l’incontournable Andy Sneap lui-même accompagné par James Murphy (ex guitariste de Death, Obituary et Testament), « In The Big Ending » demeure très convaincant d’un bout à l’autre. La diversité des titres n’entérine pas la cohésion presque idéale dont font preuve les musiciens, surtout sur les interventions de James Murphy à la six cordes. Je m’en voudrais de ne pas mentionner le travail effectué par Emily Dolan Davies à la batterie. En voilà une qui va rendre à Denise Dufort (Girlschool) une certaine fierté. Et il est malheureusement fort dommage que ce groupe si prometteur n’ait pu bénéficier d’une plus longue carrière.
Il donc grand temps de ressortir la bonne vieille formule « Il n’est jamais trop tard bien faire » et surtout remercier comme il se doit Lime Records en se procurant cette galette certes un peu courte en temps d’écoute (à peine trente minutes), mais largement recommandable par sa consistance aussi robuste que mélodique. A bon entendeur, n’oubliez pas de faire passer le message.