BULLFROG est un groupe italien qui ne sonne pas comme un groupe italien. En effet, dès les premières notes de « Over Again », titre qui entame leur dernier disque, les batraciens transalpins nous plongent entièrement dans une mélasse épaisse qui puise allègrement dans le Rock américain des années 70 et le Stoner Rock à la « Masters Of Reality » de Ginger Baker. Bienvenue aux USA, le pays qui aurait du voir naître BULLFROG.
Tout le long du disque, ce sentiment de naviguer entre la Californie et la Louisiane ne quittera pas l’auditeur. Même lorsque le propos du groupe se fait un peu plus léger, avec le très country « Every Sunny Day » par exemple, c’est vers Tesla que cette formation lorgne. Et il est difficile de trouver moins américain que le gang de Sacramento. Deux autres titres « Keep Me Smilling », et le très bon « Easy On My Love » font d’ailleurs également penser à Tesla. Pas une seule fois l’illusion ne se s’estompe, Bullfrog propose dans son intégralité une relecture très crédible et bougrement bien réalisé du rock américain dans sa tendance lourde.
Francesco Dalla Riva, le chanteur, est très à l’aise, dans ce style où sa voix légèrement nasillarde, et exempte de tout accent déplaisant, fait merveille. Son frère, Michele Dalla Riva, est également très bien en place. Sans être un technicien exceptionnel, il nous gratifie d’interventions efficaces et variées (« F For Fool »). Mais outre le chant, l’autre gros atout de BULLFROG réside indéniablement dans les parties de guitare de Silvano Zago, celui-ci n’ayant pas son pareil pour porter les morceaux à bout de riff et de rythmiques aussi dynamiques qu’inspirées. Les excellents « One For Zero », « Easy On my Love », « On Throught The Night » prouvent qu’avec des recettes vieilles comme le monde et un peu de talent on peut arriver à un résultat des plus réussis. Fait suffisamment rare pour être noté, aucun morceau réellement faible ou superflu ne pointe son nez sur cet album.
Vous êtes fan de Rock teinté 70’s à la Free, Allman Brothers Band, Bad Co, de Stoner énergique à la Masters Of Reality ou de Rock à la Tesla ? N’hésitez pas un instant et jetez vous sur « Beggars & Losers » qui, loin de se contenter d’être une pale copie des grands anciens, présente un groupe aussi efficace qu’inspiré.