Après le succès de "Wages Of Sin" et de la tournée qui suivit, Arch Enemy a radicalement changé de dimension. L’arrivée d’Angela Gossow a été un catalyseur énorme et un grand nombre de fans a découvert ce groupe cette année là sans savoir que la formation avait eu une carrière avant 2001. C’est donc un Arch Enemy en pleine confiance dont le line-up n’a pas changé pour la première fois depuis ses origines, que l’on retrouve courant 2003 avec "Anthems Of Rebellion".
Ce nouvel album montre un groupe très ambitieux de franchir encore un cap supplémentaire pour devenir un grand nom du métal en général. La production est cette fois confiée complètement à Andy Sneap (Cradle of filth, Machine Head, Nevermore) et l’enregistrement s’est fait dans les Backstage studios de Sneap en Angleterre.
A l’instar de "Wages Of Sin" dont certains titres avaient été un peu bâclés, Anthems of rebellion est clairement calibré pour cartonner avec des singles énormes et évidents et une Angela Gossow particulièrement mise en avant.
Débutant sur le rageur et assez thrash "Silent Wars", très rentre dedans et technique, aux soli impressionnants, le groupe enfonce le clou avec deux gros tubes du disque, "We Will Rise" et "Dead Eyes See No Future" d’aspect plus mélodique. Si le premier est un modèle d’efficacité, à la fois mélodique et puissante, avec un refrain très fort idéal pour être repris en concert, et un chant qui colle à merveille à la mélodie et aux soli inventifs, il en va de même pour "Dead Eyes See No Future", à coup sur le meilleur titre du disque. Plus foncièrement rentre dedans, il propose une mélodie très forte et instantanée et un refrain à la mélodie de guitare accompagnant le chant absolument superbe. Nous citerons enfin l’excellent "Leaders Of The Rats" dans un esprit assez thrash qui est une petite pépite musicale et qui prouve que les frères Amott peuvent se surpasser.
Mais après cette très belle première moitié d’album, le niveau baisse sensiblement avec des titres qui ne sont certes pas mauvais mais qui manquent cruellement d’imagination et de variations. Le chant d’Angela est trop souvent monocorde, toujours dans le même registre là ou un Johan Liiva savait varier les plaisirs efficacement en dépit de son manque de puissance pure. Il ne reste en fait que quelques bons passages techniques, quelques bons soli et parfois une bonne ambiance, mais tout ceci n’est pas suffisant pour en faire des titres percutants.
Au final "Anthems Of Rebellion" s’avère être un disque assez bancal, d’une qualité honnête mais reposant trop sur quelques titres forts. Si grâce aux tubes qu’il contient, ce disque va permettre à Arch Enemy de poursuivre son ascension, on peut légitimement s’inquiéter pour la suite et se demander si le groupe ne va pas se contenter de continuer à appliquer la même recette sur ses prochaines sorties.