J’ai découvert DGM lors de la sortie en 2003 de leur cinquième album, Hidden Place et je dois dire que depuis j’ai toujours eu une certaine affection pour ce groupe italien. Depuis cet album, DGM a sorti trois disques dont cette nouvelle mouture, Frame. Il faut avouer que l’instabilité du line-up ainsi que l’orientation plus heavy (et même trash avec certains passages de Different Shapes) des albums intermédiaires n’avaient pas entièrement réussi au groupe et je faisais partie des fans qui s’étaient légèrement détaché du groupe tout en gardant une oreille sur leur travail. En ce début 2009, le combo revient avec un nouveau chanteur, Mark Basile, venu palier au départ de l’excellent Titta Tani (parti rejoindre le non moins excellent Astra). Le nouveau DGM semble opérer la synthèse de ce que le groupe a produit depuis plus de six ans, à savoir un métal mélodique teinté de métal progressif dans la mouvance d’un Shadrane ou même Symphony X - quand celui-ci fait dans la concision.
Les hostilités débutent avec « Hereafter », un morceau qui rassure et dans lequel le clavier est prépondérant. La voix de Mark Basile se marie excellemment bien avec la musique des italiens, réussissant à faire oublier celle de Titta Tani. DGM n’a pas perdu sa capacité à écrire des morceaux très rapides et très mélodiques. La partie instrumentale de ce « Hereafter » avec duel clavier-guitare fera renaître l’air guitariste qui est en vous dans une jubilation qui frise l’hystérie.
« Enhancement » débute avec le même tempo que « Hereafter » et jongle avec les changements de rythme et les ambiances tantôt aériennes tantôt speed-métal. Les mélodies sont très bien ciselées et parviendront à vos neurones encore endormis en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. La encore, la partie instrumentale englobant le solo est parfaitement calibrées.
Les morceaux se succèdent avec leurs lots de riffs imparables, avec le couplet très funky de « Not in Need », les très Symphony X « … In A Movie » et « Away », l’AOR « Heartache » ou la ballade « Fading and Falling ». Les deux morceaux « No Looking Back » et « …In A Movie » sont peut être ceux qui sortent le plus du lot. Ils arrivent à faire cohabiter énormément d’idées avec cohérence et un certain sens du génie. Les refrains de ces deux pépites sont parmi les meilleurs jamais composés par cette formation. « …In a Movie » est introduit par son ainé « Trapped… » qui est une introduction de deux minutes dans un style épique cher à Symphony X. Parmi les nombreuses créations contenues dans ce Frame citons l’introduction technoïde de « Heartache » ou le riff de début de « Rest in Peace » qui rappelle un certain Van Halen.
Le travail des musiciens est sans reproche alliant technique et sens de la mélodie. Mention spéciale pour le guitariste, qui nous sert des soli avec autant de feeling que de musicalité, et pour le clavier qui maitrise aussi bien les sons modernes qu’il exploite en solo que les nappes qui colorent idéalement les morceaux. Enfin, Mark Basile est parfait dans son rôle de front man avec un grain rappelant parfois celui de Steve Lee, le leader de Gotthard.
Vous l’aurez sans doute compris, ce nouveau DGM est une vraie réussite et s’inscrit déjà comme l’album de métal mélodique de l’année. Ce Frame perd le côté néoclassique de Hidden Place, dû en grande partie au guitariste de l’époque, au profit d’un côté speed plus marqué. L’énergie que contient chaque composition est parfaitement restituée par la production très moderne. Les touches progressives sont distillées avec parcimonie tout au long de l’album et même sans parler de métal progressif pur et dur, les amateurs de groupes comme Symphony X seront certainement client de ce disque. A la lumière de la modeste expérience de votre serviteur, sachez en outre que le durée de vie de cet album est plutôt grande car un mois après sa sortie, ce Frame fait encore partie de la playlist de mon baladeur. La crainte habituelle accompagnant ce genre de disque du fait de sa rapidité d’acclimatation est levée. Amateur du genre, ruez-vous donc sur ce Frame sans tarder !