Second album de ce groupe anglais né en 2003 ce « Send For The Sea », sorti en 2008, fait suite à « Where The Killers Run », opus ayant apporté à Viarosa un certain succès. En effet, ce dernier leur a permis d’être repérés par REM et d’avoir l’honneur de s’entendre proposer d’ouvrir pour eux lors du concert à l’Olympia Theatre à Dublin en juillet 2007. REM n’avait pas foulé les planches depuis deux ans et miser sur cette jeune formation pour participer à leur retour aux affaires semblait être un gage de confiance appréciable. Cette année vit par ailleurs ces londoniens écumer les scènes d’Europe, certes, avec des groupes de plus petite envergure, mais en récoltant à chaque fois quelques brassées de compliments.
Tout ceci est bel et bon, mais que nous sert Viarosa comme préparation musicale ?...Hé bien, lecteur curieux, même si l’analyse n’est pas des plus aisée, disons que l’on peut considérer que les anglais font dans la Pop-Folk-Country-Lounge sombre. A l’écoute de cet album on pense parfois à Johnny Cash, de temps à autres aux Smiths, occasionnellement à Tori Amos, Arena, Fish, Jethro Tull et fréquemment on pense à se passer la corde au cou !
Car il faut détenir une forme olympique pour écouter de bout en bout cet album d’une tristesse absolue. Seuls « Tourniquet », « The Old Walls » (qui évoque pour sa part intensément la bande à Morrissey) et le Fish-Tull’ien « Beggars and Thieves » sortent l’auditeur de sa torpeur. Meilleurs titres de cet opus, ils apparaissent ici, avec le mélodieux – Tori Amos n’est pas loin - « Without a Cause », comme des bouées de sauvetage dans cet océan d’ennui et de linéarité sonore.
Violes et violons, certes plaisants à l’oreille, et voix féminines susurrées et agréablement couplées à celle du frontman ne suffisent pas à maintenir éveillé l’auditoire. Ecouter « Shame on the Light », « Cruel Pull of the Stars » « Righteous Path » (malgré son final assez proche d’un Arena), « Harness », « Ode to Sunlight » (malgré la conclusion au violon joliment troussée) et « The Sea » en enfilade endormirait un Tyson perfusé au Guronzan.
Conclusion, quatre titres intéressants et (sans comptabiliser le faux morceau parlé de la plage 3) sept chansons trempées dans le valium. Ceux qui ont tenu jusqu’au bout de cette chronique savent désormais à quoi s’en tenir. Alors ? Insomniaque ou pas ?