Formé en 1986, les polonais de Acid Drinkers sortent avec « Verses of steel » leur 13ème album. Peu connu dans nos contrées, le groupe a pourtant eu une carrière très active et n’a guère connu de temps morts au sein d’une scène polonaise toujours très vivante. Mais en raison d’une distribution chaotique, il n’a jamais complètement percé hors de ses frontières. Son précédent disque, « Rock Is Not Enough, Give Me The Metal », sorti en 2004, n’a d’ailleurs été distribué qu’en Pologne.
Le line up du groupe est lui assez stable avec encore 3 membres d’origine présents, dont le bassiste et chanteur, Tomasz Pukacki. Juste avant la sortie de cet album, la formation a du faire face à la disparition de son deuxième guitariste, Aleksander Mendyk, dont c’est ici la dernière apparition.
Depuis ses origines, le groupe a toujours proposé un thrash métal teinté de punk avec une influence germanique assez marquée. Sur ce nouvel album, enfin distribué un peu partout, Acid Drinkers n’a pas changé sa recette musicale et propose onze titres de thrash moderne contenant quelques aspects hardcore et mélodiques.
Verses of steel débute avec le très incisif « Fuel of my soul », titre de thrash comme Kreator sait en faire mais avec un break mélodique et heavy sur la fin qui lui confère une certaine originalité. Cette première bonne impression se confirme au fur et à mesure que s’écoulent les 11 pistes de ce disque homogène et constant.
On retiendra d’abord « Swallow the neddle » et sa belle intro à la basse, à la fois douce et inquiétante, qui précède un ensemble bien lourd, aux limites du hardcore. Le chant y est littéralement martelé mais avec pas mal d’interludes mélodiques efficaces. S’ensuit le punkisant « The ark » qui montre un groupe sachant ne pas rester cantonné dans un style et la plus classique « We died before we start to live » au refrain particulièrement efficace et au chant aux frontières du genre, pas loin du hardcore. C’est d’ailleurs sur ce genre de titres qu’Acid Drinkers fait montre d’une totale maîtrise.
On citera enfin les plus longs « The rush that i feed » qui démarre avec une nouvelle intro très calme et monte doucement en puissance avec pas mal d’effets de guitares sur un chant encore une fois très lourd et pesant et « Blues beatdown » qui conclut le disque dans une veine plus hard rock que ne renierait pas Motörhead, le tout avec un petit côté blues. Le chant y est notamment nettement plus posé et les parties de guitare sont très réussies, très rock dans l’âme.
Servi par une très bonne production, à la fois claire et puissante, Acid Drinkers nous sert un « Verses of steel » fort plaisant. Le groupe est très au point techniquement et sa faculté à mélanger les influences et les genres lui donne un certain cachet qui a tout pour plaire, outre les fans du genre, à un public métal assez large.