ARTISTE:

WOBBLER

(NORVÈGE)
TITRE:

AFTERGLOW

(2009)
LABEL:

AUTOPRODUCTION

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Old School, Technique
""
MARC M (07.05.2009)  
3/5
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Wobbler avait déjà annoncé la couleur avec son premier opus "Hinterland" qui proposait un rock progressif définitivement ancré dans les années 70 contenant un paquet de claviers "vintage" comme on dit ces derniers temps : orgue Hammond très lourd façon Keith Emerson, mellotron, moog, orgue d'église, de la flûte, du vibraphone… avec des influences folk, classiques et un rien de jazz typé de la même époque que le reste. On retrouve dans la musique de Wobbler une série de contrastes rappelant la première ère de King Crimson et ELP, avec quand même un certain sens mélodique. On pense aussi au groupe de Richard Harvey, Gryphon (époque "Magic mushrooms", par exemple). Ajoutons, parmi les groupes plus contemporains, les Scandinaves de Änglagård et White Willow dont on retrouve ici le claviériste Lars-Erik Frøislie, plus le flûtiste, Ketil Vestrum Einarsen, en invité… Ce n'est donc pas un hasard !

Sur "Afterglow", étant donné que les morceaux datent du passé du groupe, par rapport à "Hinterland", on pourra difficilement trouver une évolution. D'ailleurs, deux d'entre eux figuraient déjà en écoute sur leur site MySpace depuis un bon moment, notamment la longue suite "Imperial winter white".

La durée de l'album est étonnamment courte : moins de 35 minutes. On pourrait appeler ceci un mini-CD ! En fait, trois morceaux sur cinq sont brefs - voire très brefs - et font plutôt figure d'intro, d'interlude (c'est d'ailleurs le titre de l'un d'eux !) et d'épilogue. Passons-les en revue : "The haywain" semble une musique de troubadour, légère et pastorale, et s'achève trop vite. "Interlude" est une pièce calme et mélancolique pour guitare basse solo, avec hélas beaucoup trop de crissements des doigts sur le manche… au point de pouvoir être, par moments, assez désagréable. "Armoury" qui clôt l'album est une délicate pièce acoustique aux relents de musique ancienne avec un passage central plus grandiose où surgit un orgue d'église avant de retomber une paisible mélancolie. Voici un morceau court du niveau des plus longs et qui constitue un final magnifique.

Intercalées entre ces trois petits morceaux, les deux grandes suites centrales "Imperial winter white" et "In taberna" proposent un mélange contrasté dont l’amateur de progressif averti est plus ou moins familier. Une musique de troubadour de la Renaissance teintée de folklore scandinave et mêlée au rock progressif complexe des groupes précités, tel est le mélange plus ou moins déjà visité par Änglagård que nous propose encore une fois Wobbler, avec toutefois une atmosphère sensiblement plus légère. La recette possède quand même un air de déjà-vu, disons le... On aime ou pas. Dans le genre, ces Norvégiens sont doués. L'album est bien joué, bien produit. Les parties mélodiques sont vraiment inspirées, et on aimerait d'ailleurs que le groupe limite ses passages plus dissonants, où les cantonne à des morceaux spécifiques au lieu de les saupoudrer au sein de parties fortement symphoniques.

"Imperial white winter" est plus marqué par la musique ancienne ; c'est aussi le seul morceau où il y ait un peu de chant. La voix de Tony Johannessen n'est pas exceptionnelle, voilée et peu puissante. A la différence d'un Peter Gabriel, qui reste d'ailleurs plus puissant (c'est pour dire…), il n'y a pas de charisme, ni de véritable émotion qui ressorte de ce chant très limité. Heureusement, c'est sa seule intervention.

"In taberna" reprend un peu la même recette mais avec cette fois quelques sections jazz et blues assez courtes, qui ressortent nettement étant donné le contraste saisissant qu'elles forment sur le reste du morceau. D'ailleurs celui-ci démarre avec une première section frénétique qui sera familière aux fans de progressif : rythmes très saccadés/syncopés, contrastes brutaux… Heureusement, après cette intro débridée arrivent de belles nappes symphoniques de mellotron dessinant une mélodie tragique et belle à la fois. Mais les dissonances reviennent vite avec quelques guitares électriques plus ou moins stridentes par moments, qui alternent avec des passages bucoliques à la flûte.

Affaire de goût bien sûr, mais on pourra reprocher le manque de cohérence d'une telle suite. Lorsque Yes composait "Close to the edge", il émanait une impression de continuité et de fluidité de ces 18 minutes malgré les nombreuses sections. Il y avait là ces transitions amenées de manière plus subtile et surtout un taux de changements de rythme moins élevé. On espère que le groupe saura prendre un peu de maturité à ce niveau et se concentrer sur l'essentiel.

"Afterglow" est un album intéressant et bien fait mais aussi un peu frustrant, surtout en arrivant plus de trois ans après "Hinterland". Le groupe est néanmoins sur le point d'entrer en studio pour enregistrer son troisième album avec un nouveau chanteur, au moment où ces lignes sont écrites. Le meilleur est donc à venir...


Plus d'information sur https://www.wobblerofficial.com/





LISTE DES PISTES:
01. The Haywain (0:54)
02. Imperial Winter White (15:01)
03. Interlude (2:35)
04. In Taberna (13:09)
05. Armoury (3:00)

FORMATION:
Aage Moltke Schou: percussions
Ketim Vestrum Einarsen: flûte, chant
Kristian Karl Hultgren: Basse / saxophones
Lars Fredrik Frøislie: Claviers / glockenspiel
Martin Nordrum Kneppen: Batterie / flûte à bec
Morten Andreas Eriksen: Guitares / mandoline, tambourin
Paulina Fred: flûte à bec
Tony Johannessen: Chant
Ulrik Gaston Larsen: théorbe, guitare baroque
   
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