Vous aimez les concept-albums s'étirant en plusieurs volets ? Alors "Attics to Eden" est peut-être pour vous. Vous appréciez lorsqu'une musique a su unifier divers genres tout en restant abordable ? On se rapproche alors un peu plus du but. Vous cherchez l'émotion procurée par des mélodies imparables aux riffs et aux refrains surpuissants ? Dans ce cas là, retournez plutôt réécouter Kalisia ou Ayreon parce que Madina Lake ne fait pas vraiment dans l'excellence, et hormis cette trilogie dont le deuxième épisode est ici question, le progressif n'est pas vraiment à l'ordre du jour chez ces américains.
Reprenons. Madina Lake est né grâce au gain de l'émission Fear Factor à laquelle avaient participés il y a quelques années les jumeaux Nathan et Matthew Leone, respectivement futur chanteur et bassiste de la formation. Après une démo ainsi autoproduite et enregistrée en 2005, ils trouvent chez Roadrunner de quoi sortir leur premier opus long format "From Them, Through Us, To You" base de départ de l'histoire tout droit tirée de l'imaginaire de Matthew et qui met à jour l'histoire de son héroïne Adalia. Deux ans plus tard, le quartet originaire de Chicago revient avec la suite de leurs aventures, produites cette fois-ci par David Bendeth (Killswitch Engage, In Flames,…) et mises en scène à travers un rock énergique teinté de diverses influences.
Globalement punchy, nerveux, bourré d'effets administrés aux instruments, Madina Lake penche donc pour du rock pas si loin de Fall Out Boy auquel aura été ajoutée de ci de là une dose d'émocore et plus généralement de punk. Moins véhément, moins fougueux sur la forme que ce dernier, les titres savent pourtant faire la part belle à une énergie contrôlée. "Legends", par exemple, morceau hybride entre un Fall Out Boy et Muse a de quoi, et pour les raisons que l'on pourrait apprécier les deux formations citées, attirer l'attention. Ces quatre américains savent ce qu'ils font et ils jouent bien, notamment Dan Torelli qui derrière ses fûts sort d'ailleurs parfois des plans aussi meurtriers qu'expéditifs.
Pas foncièrement mauvais, cette nouvelle production manque par contre profondément de caractère, et devient assez vite ennuyeuse d'autant que les mélodies n'ont pas l'effet velcro dans le cerveau auquel on pourrait s'attendre et après plusieurs écoutes, pas grand-chose ne semble avoir été véritablement assimilé. Ce n'est pourtant pas la longueur (trente-sept minutes si on exclut les titres bonus accessibles via différents supports) qui peut être tenue pour responsable de cet effet légèrement soporifique.
Sans doute destiné à un public spécifique, peut-être assez jeune, en tout cas plus réceptif à un mouvement mainstream et relativement en vogue à l'heure actuelle, Madina Lake ne pourra pas espérer d'éloge de notre part s'il reste dans une optique de suiveur sans y apporter un supplément d'âme ou une touche vraiment personnelle. Sauf contrainte, le troisième chapitre ne passera surement pas par mes oreilles...