Endstille est un des groupes majeurs de la scène black métal teutonne actuelle. Le groupe compte à son actif pas moins de sept albums en neuf années d’existence. A l’instar des Suédois de Marduk ou des Danois de Panzerchrist, Endstille cultive une image guerrière outrancière et affiche clairement son attrait pour le matériel militaire allemand de la seconde guerre mondiale.
Je dois avouer que le peu que j’avais déjà écouté du groupe allemand ne m’avait pas particulièrement incité à aller visiter de manière plus approfondie le reich auditif d’Endstille. Il faut dire que ces Teutons pratiquent un black à l’univers bien trempé auquel on adhère ou pas. Alors naturellement, quand l’occasion s’est présentée de chroniquer leur dernier méfait en date, je n’ai pas hésité une seconde à me proposer volontaire pour cette délicate mission d’infiltration. En effet, quoi de mieux pour faire tomber ses a priori négatifs que de s’immerger dans la connaissance de l’autre ? C’est donc fleur au fusil et branches de céleri sorties des oreilles et remisées dans mes poches, que je pénétrais dans ce "Verführer".
D’entrée, le titre "Of Disorder "met les pendules à l’heure. L’empire Endstille c’est de l’artillerie lourde. On se prend un bon obus en pleine tronche : riff glacial et blasts à tout va. Et la suite ne changera presque pas d’orientation. Un black froid à vous glacer le sang, sensation renforcée par le chant impitoyable d’Iblis. Un chant fait d’éructations, de vociférations et d’élucubrations démoniaques et bestiales.
Tout cela semble un poil linéaire, mais cela s’explique par le fait que "Verführer" c’est du black "ambiancé", monotone, monolithique et froid comme un iceberg. Seuls dépareillent de ce blizzard musical le catchy "Depressive / Abstract / Banished / Despised", et le lent et foutrement torturé "Ursprung".
J'admets volontiers qu'il m’aura fallu du temps pour apprécier ce "Verführer". Endstille pratique une musique pour amateur de black métal pur et dur. Peu avenant de prime abord, ce "Verführer", comme son nom l’indique, sait se faire séducteur. Mais encore faut-il bien vouloir se laisser transporter dans son univers martialement black.