Attention, cet album va vous époustoufler de la première à la dernière seconde. J'ai déjà eu l'occasion à plusieurs reprises de souligner les qualités de ce groupe hongrois mais avec Show, on confine au génie.
After Crying s'est fait une spécialité dans le mélange des genres, non pas seulement au niveau harmonique mais également au niveau des sonorités. Ainsi, la première originalité est d'abord la présence, autour d'une structure progressive basique, d'un ensemble instrumental classique, entendez par là un violoncelle, des flûtes, un trombone, une trompette, un basson, une clarinette et des cordes.
Sans être révolutionnaire, c'est en soi original, d'autant que l'utilisation parfaitement maîtrisée de ce type de structure est admirable. L'aisance est telle que tout au long de cet album, les musiciens s'approprient sans vergogne plusieurs oeuvres classiques et vous reconnaîtrez par exemple Anton Dvorak ou Maurice Ravel. Mais à la différence d'un Ritchie Blackmore reprenant, certes avec talent, la Neuvième de Beethoven ou d'un Marillion reprenant Edvard Grieg, on a droit à du grand art : plutôt que de se borner à la reprise, la Symphonie du Nouveau Monde sert ici d'accompagnement et de support à des morceaux très personnels.
L'ensemble de Show est donc un concept album fort cohérent mêlant très habilement rock progressif, jazz, classique et expérimentations diverses, le tout extraordinairement équilibré. Produit de main de maître, cet album donne la place qui lui revient à chaque instrument et on notera que la recette est tellement efficace qu'à aucun moment on ne tombe dans le pompeux.
Asseyez-vous, écoutez et prenez votre claque de l'année !