Chaque artiste est invariablement confronté un jour ou l’autre à son bilan et W.A.S.P. n'y a pas échappé. Si "The Crimson Idol", en 1992, a été unanimement considéré comme l’un des concept albums de la décennie, la suite n'a pas toujours été au gout de tout le monde. Certains ont apprécié le court "Still Not Black Enough", aimé les expérimentations de "KFD" et trouvé que "Helldorado" était un retour aux sources plaisant, alors que d'autres ont plutôt été déçu de l'évolution de W.A.S.P. depuis cet album légendaire.
'"Unholy Terror" contient tous les ingrédients qui ont fait les grandes heures de la bande emmenée par Blackie Lawless. 'Let It Roar', 'Hate To Love Me' et 'Loco-Motive Man' déboulent en trombe, fidèles aux codes de W.A.S.P., à savoir un énorme potentiel hymnique, des guitares déchainées, et surtout la voix de Blackie à son meilleur niveau, rugissante et magnétique. 'Who Slayed Baby Jane' et 'Raven Heart' peuvent se voir attribuer les mêmes compliments et se montrent très convaincantes dans le genre.
On attendait également W.A.S.P. dans l’autre exercice qui les avait souvent vus exceller : les ballades. Là encore, pas de déception à l’horizon : 'Evermore' est une très bonne composition dans le pur style Power Ballade héroïque, reprenant quelques accents du Sud des Etats-Unis comme l’avait fait 'Forever Free' en son temps, avec la même réussite. Blackie parvient même à nous surprendre en faisant le pari d’une ballade instrumentale, exercice encore inédit pour lui. 'Euphoria' égraine donc ses quelques 3 minutes de douceur avec talent, preuve s’il en fallait encore de l’étendue des dons de son compositeur.
Tout cela aurait été bien suffisant pour établir le consensus chez la majeure partie des fans, mais W.A.S.P. s’étant toujours montré allergique à cette notion, c’est presque naturellement que l’on voit apparaitre trois morceaux d'anthologie. Tout d’abord le mini-concept 'Unholy Terror' / 'Charisma', s’ouvrant sur 2 minutes d’une narration magnétique, puis prenant toute sa dimension au sein d’un mid-tempo magnifié par des guitares hypnotiques. Enfin l’ultime râle est poussé sur un 'Wasted White Boys' au rythme dantesque, au refrain hymnique et au solo immense. Un solo si grand qu’il peut être comparé au déchaînement d’un 'Freebird', venant pendant plus de 3 minutes repousser les bornes de l’exaltation et de l’hystérie.
Si vous aimiez les 80’s et les 90’s, réjouissez vous, le grand W.A.S.P. fédérateur est de retour ! Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, il est temps de découvrir ce groupe mythique qui, en 20 ans de carrière, a livré quelques-uns des meilleurs albums de la scène Heavy Metal. Ce nouveau témoignage en est encore la preuve.