Quatrième album du groupe des frères Payssan, « Esprit d’Amor », sorti en 1997, s’inscrit dans la droite lignée de ses prédécesseurs dans la mesure où il retranscrit parfaitement cette ambiance atypique régnant dans les œuvres de Minimum Vital. Néanmoins, contrairement aux précédents opus, « Esprit d’Amor » ne se trouve pas être principalement instrumental, dans la mesure où chaque musique est constamment soutenue par les voix de Sonia Nedelec et Jean-Baptiste Ferracci qui apportent dynamisme et gaieté. Aussi, il faut noter « qu’Esprit d’Amor » regroupe pas moins de douze musiciens (!), ainsi qu’une pléthore d’instruments allant de la trompette au saxophone, en passant par l’accordéon !
Cet album atypique dans la discographie d’un groupe déjà original se trouve être une bonne galette aux rythmiques groovy soutenues par une basse pêchue bien mise en avant (notamment sur « Brazillian Light » avec son rythme entraînant) avec des atmosphères mélodieuses rendant le tout fort agréable (« Song A Cinq » et son atmosphère planante en est la parfaite illustration, ou encore le dernier titre « Au Cercle De Pierre J’ai Dansé »). Des sonorités celtiques apportent un côté assez enchanteur à la musique, le tout mixé dans une ambiance old school assez plaisante.
Musicalement, l’album des frères Payssan se révèle être riche et recherché. La multitude d’instruments enrichit chaque musique, leur donnant toujours plus d’intérêt et de profondeur, un peu comme une diversité de couleurs apporte du relief à une peinture. L’album se fait progressif avec des titres évolutifs partant dans des délires instrumentaux et autres soli fort appréciables. « L’invitation » avec ses soli de guitare saisissants ainsi que son passage instrumental final où viennent se poser de douces notes d’accordéon est illustratif des qualités du groupe. Il est également à noter qu’aucun des morceaux ne se ressemble, apportant chaque fois quelque chose de nouveau, tout en restant dans ce style propre au groupe.
Concernant les vocaux, ceux-ci se présentent principalement sous forme de chœurs folkloriques où Sonia illumine le tout de sa voix haute et claire. En revanche, s’agissant des paroles, il est presque impossible de savoir s’il s’agit de français ou bien d’un vieux dialecte celte tant nos vocalistes font peu d’effort niveau prononciation… Mais cela ne ternit en rien la qualité musicale des titres !
Au final, sans être révolutionnaire, ce quatrième album des frères Payssan apporte quelque chose d’intriguant et d’intéressant dans le monde du Rock Progressif de par une originalité certaine et un style bien personnel. Un bon album, tout simplement.