Un an à peine après la sortie de New Era, premier album du nouveau groupe de Timo Tolkki, voici déjà son successeur « Age Of Aquarius ». Il semble donc que Timo ait mis les bouchées doubles pour imposer sa nouvelle formation et se refaire une nouvelle aura. C'est encourageant.
Le précédent avait été relativement bien accueilli, mais valait surtout par la présence de vocalistes connus, dont Tobias Sammet (Edguy), et surtout du légendaire Michael Kiske. Mais c’est avec une autre formule que Timo nous revient. Fini les musiciens de sessions et les personnalités, le voilà décidé à repartir avec un vrai groupe, au pédigree peu parlant, si ce n'est le vocaliste Gustavo Monsanto, ex-chanteur du groupe français Adagio. Ce choix, dont le registre est dans la même veine que Timo Kotipelto, n'est sans doute pas innocent. Le désir n'est apparemment pas d'éviter une certaine parenté avec Stratovarius, d’autant que contrairement à l’opus précédent, plusieurs titres ici semblent même rechercher la magie du passé. Impossible donc, d'appréhender cet album sans avoir en référence l’imposante production de Timo avec Stratovarius.
Mais commençons par le commencement. « Age Of Aquarius » débute bien, même très bien avec la plage éponyme; la voix de Gus est vraiment belle, cristalline, la rythmique est implacable, bourrée de breaks accrocheurs, puis Timo entre en scène avec un solo radieux. C’est jouissif... Dans le même style, écoutez le dernier titre, « Into The Future », avec ses claviers teintés de folk. Ca virevolte dans tous les sens, le refrain est entêtant, et il se dégage de ce titre un optimisme que l’on attendait plus chez le géant finlandais. Un disque qui commence et finit bien.
Tout est loin d’être aussi joyeux. Plus dur, plus sombre, presque hypnotique, « Sins Of My Beloved » est une autre réussite, et un pas en avant pour le groupe. Autre titre assez éloigné de ce que nous proposait Timo au sein de Stratovarius, « Behind The Mask », morceau assez basique, très hard rock, qui se rapproche d'un Motley Crue ou d'un Ratt.
Et puis il y a quatre titres, dont 3 faisant plus de 6 minutes, qui sont construits sur un scénario similaire : une intro lente, au clavier, au piano ou à la guitare acoustique, et puis un crescendo soutenu par des choeurs, des claviers et une batterie qui martèle dur. On alterne ces éléments à souhait, on modifie les arrangements, on y glisse un bon solo du maître, et le tour est joué. Et pourtant, pris un par un, il n’y a rien à redire. Ce sont de bons titres, dans la veine des « Season of Faith's Perfection », « Mother Gaia » ou « Babylon » de Stratovarius. Mais le problème est qu’il s’enchaînent, et rendent la deuxième partie de l’album un peu indigeste. Et pourtant, le tandem « So She Wears Black » et « Kyrie Eleison » (Seigneur prends pitié), tout deux aux ambiances très religieuses, auraient vraiment marqué l’auditeur s’ils avaient été plus judicieusement amenés.
Ceci dit, cela fait plaisir de retrouver Timo Tolkki aussi bien entouré par un groupe dont la cohésion semble déjà s’affirmer. Le travail du claviériste est remarquable et le batteur n’a pas froid aux yeux. Tout cela, ainsi qu’une production impeccable, font de cet album un bon album, sans doute meilleur que le précédent, mais qui, par un meilleur agencement des titres aurait gagné en percussion.