2009 ou l’année des 20 ans de Necrophobic. Vingt années à servir le black métal mais seulement six petits malheureux albums. Autant dire que le parcours du groupe suédois a été un chemin de croix inversées. Mais, en dépit de toutes les difficultés rencontrées par le groupe, celui-ci a réussi à gagner l’estime de la plupart des black-métalleux, quelle que soit leur noire obédience musicale. Sans faire partie de l’élite reconnue, ou plus exactement adulée, du mouvement black métal, Necrophobic n’en constitue pas moins un de ses très bons représentants.
"Death To All" s’affirme comme un album varié où se côtoient un black métal répondant proprement aux canons musicaux du genre et des moments qui s’éloignent de l’orthodoxie black métal. Necrophobic alterne passages "classiques" et parties plus heavy, lorgnant même un peu parfois vers le black progressif, comme en témoignent le final de "Revelation 666" et celui du titre "Death To All". D’ailleurs, "Revelation 666" se révèle être un des titres forts de ce nouvel effort des Suédois car, en plus de posséder un riff imparable, celui-ci s’achève en une profusion mélodique inattendue, surprenante, et de haute volée.
Il faut quand même reconnaître à Necrophobic le talent de conférer à ses compositions ce petit plus qui transforme de bons morceaux plus ou moins "standards" en titres plus que simplement plaisants, à l'image, entre autres, des ambiances soignées de "For Those Who Stayed Satanic" et de "Wings Of Death". Necrophobic ne manque pas d’inspiration et certains riffs sont particulièrement bien trouvés comme sur "Celebration of the Goat", l'hispanisant "La Santisima Muerte" ou encore "Death To All". Et encore, je ne parle même pas des trop courts soli de guitare en tout point délectables comme sur "Temple Of Damnation".
"Death To all" est du très très bon black métal. Certes, les amateurs purs et durs d’un black métal plus ou moins "true" risquent de ne pas y trouver de quoi apaiser leur âme la plus noire. Pour faire imagé, avec ce dernier rejeton, Necrophobic pourrait se situer perdu quelque part à mi-chemin entre un Immortal et un Dimmu Borgir. La musique de la formation devient au fil du temps plus accessible à un nombre croissant d'auditeurs. Sans pour autant renier ses racines musicales et tomber dans la facilité du tout mélodique, le groupe semble donc avoir pris le parti d’élargir un peu plus son auditoire. Et comme il le fait avec une incontestable et talentueuse efficacité, ce "Death To All" s’avère particulièrement appréciable.