Presque quatre ans après un premier album prometteur, All Day Sucker sort son deuxième opus en autoproduction, dans lequel les membres du groupe disent avoir cherché à inclure toutes leurs références musicales. Pari audacieux lorsque l’on sait que les influences du combo californien vont du rock à la soul, en passant par la pop, comédies musicales, génériques TV et même soul/rythm & blues à la Motown (All Day Sucker est d’ailleurs le nom d’un titre de Steevy Wonder).
L’album se révèle plutôt mélodique, avec des compositions oscillant entre rock et power pop. Certains éléments sont même très typés début des années 70, rappelant parfois notamment Elvis Costello ou Electric Light Orchestra. Il en résulte une certaine diversité des styles qui rend l’album quelque peu spécial et appréciable.
Le groupe californien joue aussi sur le coté rétro en ouvrant et clôturant l’album par une pièce kitch. Cet aspect permet, par jeu de contrastes, de mettre en valeur le thème global du disque, à savoir une observation du Los Angeles moderne. Les compositions sont entrainantes et efficaces malgré des structures relativement complexes. Cela est dû notamment aux riffs groovys, à la voix très présente et aux claviers porteurs.
Le reproche qui peut être fait à la première partie de l’album est d’être relativement convenue et de manquer de singularité. Cependant, All Day Sucker nous offre une démonstration de pop accrocheuse et énergique qui ne peinera pas à convaincre l’auditeur. La seconde partie de l’album est certes plus originale, mais représente une certaine baisse de régime suite à une première partie si engageante.
Au final cet album est frais, accessible et porteur. Sans atteindre des sommets, All Day Sucker réalise une belle performance qui ravira sans doute les inconditionnels de power pop.