Ripper est un groupe américain originaire du Texas qui sort avec "The Dead Have Rizen" son deuxième album, plus de 30 ans après sa formation en 1977 et 23 ans après son unique album "...And The Dead Shall Rise" sorti en 1986. Pour expliquer un tel délai, il faut savoir que la formation s’était séparée en 1990 après avoir rencontré un simple succès d’estime pour son unique album. C’est en 2005 que le guitariste et chanteur Rob Graves a décidé de remettre la machine en route, abandonnant son autre groupe Tombztone. Il a réuni autour de lui un tout nouveau line-up, les anciens membres du groupe n’étant plus disponibles.
Musicalement le groupe propose un heavy métal assez classique à l’américaine avec comme particularité de tourner autour de l’horreur et de la mort en général, un peu à la façon d’un King Diamond en solo ou avec Mercyful Fate. Le tout se rapproche aussi pas mal d’Ozzy Osbourne, de Kiss ou de Judas Priest. Et la genèse de cet album fut assez longue depuis la reformation. Il faut déjà savoir que tous les titres du disque, hormis la reprise, ont été écrits en 1987 par Rob Graves dans l’optique d’un deuxième album. L’enregistrement s’est lui déroulé entre 2007 et 2008 pour enfin sortir début 2009.
Logiquement, le style du groupe n’a pas trop changé depuis son premier album. C'est donc le heavy métal typiquement 80’s des américains qui se retrouve ici. Le résultat est assez efficace et convaincant, et surtout ne sonne pas vieillot du tout comme on aurait pu le craindre pour des compositions âgées de plus de 20 ans, même si les guitares auraient gagnées à être mises plus en avant. Plusieurs titres sortent d’ailleurs du lot et ont le potentiel pour plaire aux amateurs du genre. Je pense par exemple à "Homicidal" précédé par un très beau titre d’introduction, "Into the grave", idéal pour se mettre dans l’ambiance avec son atmosphère de films d’épouvante.
"Homicidal" est donc un excellent titre, bien heavy et rehaussé par la voix sombre de Graves (à mi chemin entre Peter Steel - Type O’Negative - et Ozzy Osbourne). Après ce bon début, l’album se déroule de manière efficace avec notamment un "66 Angel Eyez" aux excellentes parties de chant épiques, qui propose d'abord un registre grave du meilleur effet devenant au fur et à mesure du développement plus criard. Les claviers accompagnent très bien le riff de guitare principal et concluent le titre dans une atmosphère digne des films de la Hammer.
Citons encore "Love Me To Death" et son rythme de batterie assez rapide, porté par un chant et un riff de guitare aux frontières du doom, dont le refrain habilement amené s’avère redoutable d’efficacité, rappelant un peu ce que le Blue Öyster Cult a pu faire sur "Fire Of Unknow Origin", ou l’instrumental "The Tall Man" sur lequel Ripper livre une bonne prestation pas loin d’un Iron Maiden des années 80 avec de belles harmonies de guitares. Achevons ce tour d’horizon par la bonne reprise du classique de Kiss, "God Of thunder", sans trop de surprises mais bien intégrée.
Si tout n’est pas parfait dans ce disque (certains titres comme "Driller" ou "US Tank" peinent à décoller et n’apportent pas grand-chose de neuf), "The Dead Have Rizen" reste néanmoins un excellent cru dans le genre du heavy métal à l'ambiance un peu sombre et malsaine. Il a en tout cas pas mal d’attributs pour satisfaire les fans du style et peut-être même s’ouvrir à un public qui ne serait pas que nostalgique d’une époque révolue. Il reste à espérer que le groupe, reparti sur de bons rails, ne mettra pas autant de temps à proposer du nouveau matériel.