TCP (Temporal Chaos Project) est un trio américain récemment fondé. Pour leur premier album, ils ont tracé un chemin avec quelques invités qui n'ont pas tous officié sur les mêmes morceaux ni tous en même temps. Au nombre de sept, vous pouvez les découvrir dans le line-up.
Alors la première question qui brûle les lèvres est : est-ce que ce premier album est original ? La réponse est mitigée. Oui car c'est du rock progressif assez "vintage" avec des touches Kansas ou plutôt Proto-Kaw mais avec certainement plus de claviers en avant-plan et plutôt les guitares en soutien. Le batteur possède un son assez clair et rond. Il ne fait rien de très complexe mais son efficacité participe sans aucun doute à la réussite de cet album grâce à un touché très personnel. Ecoutez-le bien, il est très agréable. De temps en temps on entre (mais du bout de la guitare) dans des phases plus Metal mais cela ne dure jamais plus de quelques dizaines de secondes. Et non, l'album n'est pas spécialement original car, globalement, on ne trouve pas de quoi s'extasier dans cette oeuvre qui n'invente rien.
Henry Tarnecky, le chanteur attirera l'oreille par sa voix très particulière qui rappelle tantôt celle de Peter Gabriel, tantôt celle de David Surkamp (Pavlov's Dog) ou encore celle de Bernardo Lanzetti lorsqu'il officie avec Mangala Vallis (mais en moins chevrotant tout de même). Tantôt on croira y reconnaître la voix de Jean-François Désiltes, du groupe canadien Hamadryad et même celle de Niclas Flinck, le charismatique chanteur de Carptree.
Les arrangements sont excellents et même s'il y a peu de trouvailles, les connivences entre les claviers (synthés, Mellotron) de Blake Tobia et les petits riffs de guitares de Jack Wright sont très convaincants. Soit dit en passant, le guitariste est aussi le batteur d'où la nécessité d'avoir invité des copains qui jouent sur certaines parties. Il faudra d'ailleurs songer à les inviter pour les concerts... Un trio c'est bien, mais c'est trop juste sur scène.
La production semble être bien aboutie, l'équilibre sonore et la dynamique en témoignent. Cela participe grandement à la qualité perçue de l'album. Les titres, au nombre de 11 et qui totalisent presque 75 minutes, auraient gagné à être un tantinet plus longs individuellement mais moins nombreux. Les artistes ont fait un choix certes, mais après une heure, certains pourront s'ennuyer. Il y a en outre quelques moments faibles et dispersés qui n'ont aucune place particulière dans l'album.
C'est donc par un très bel album de rock progressif aux accents 70's que démarre la carrière de cette jeune formation américaine talentueuse. L'album possède une belle tenue mais manque sans doute encore de maturité et pêche par une certaine longueur. Il manque un petit supplément d'âme dans les compositions qui sont un petit peu trop linéaires. Cela viendra sans doute avec l'album prochain. Je pense qu'on reparlera de ce TCP et je l'espère.