Archives de la CIA, base de données 2007 : rapport d’événement lié au sujet WASP-BL.
Description du sujet :
Nom : Lawless.
Prénom : Blackie.
Nationalité : Américain.
Profession : Fondateur, leader, compositeur, chanteur, guitariste, bassiste, arrangeur son de son groupe WASP.
Caractéristiques particulières : Voix éraillée, génie créatif.
Activités passées : A sorti 13 albums avec son groupe en 20 ans de carrière et fait partie des figures de proue trop méconnues de la scène Heavy Métal internationale, quoique jouissant d’une bonne réputation dans son pays d’origine.
Description de l’événement :
Le 16 avril 2007, le sujet a sorti son 14e album intitulé Dominator. Sous couvert d’une musique mélodique et de vocaux fédérateurs, il semblerait qu’il ait ouvertement critiqué des décisions fédérales prises en matière de politique extérieur. La pochette même de l’œuvre fut ajoutée aux archives, représentant une combinaison d’éléments tels que le drapeau national, une tête de mort, des tombes et des flammes, pouvant être interprétés comme un amalgame ambigu entre guerre et Etats-Unis d’Amérique.
A été versé au rapport un ensemble d’éléments descriptifs se rattachant à l’œuvre incriminée. Il semble tout d’abord que celle-ci ait bénéficié d’une production moderne et minutieuse, mettant on ne peut mieux en avant la qualité d’interprétation de chaque collaborateur. La voix de M. Lawless paraît plus posée que sur ses précédentes manifestations, légèrement plus grave, mais toujours habitée par la même rage et la même tessiture sensuelle.
Les compositions originales présentées ici sont au nombre de 8, l’une d’entre elles ayant été reprise en fin d’album. Toutes semblent habitées par la même fureur, la même bestialité implacable mais totalement maîtrisée. Les hymnes subversifs sont de fait légion, et s’ils obéissent tous aux mêmes codes, ils n’en dégagent pas moins une efficacité toujours renouvelée et une attraction irrésistible. Que ce soit « Mercy », ouverture tonitruante et imparable, « Long, Long Way To Go », saccadé mais incroyablement fédérateur, ou « Take Me Up » et son faux rythme entre ballade et mid-tempo auquel il est impossible d’échapper, toutes les pièces sont susceptibles d’entraîner dans leur sillage une foule de fanatiques avides de sonorités métalliques sauvages.
La force de cet évènement est d’après nos spécialistes liée à son intensité constante, « Burning Man » imposant à nouveau une cadence infernale, tout comme les « Heaven’s Bless », « Teacher » ou le final « Deal With The Devil », ce dernier titre invoquant quelques sonorité du Sud de notre beau pays, influences ayant fait les belles heures du groupe à ses origines. Mais ces mêmes spécialistes nous signalent qu’au milieu de ce déchaînement incroyablement homogène, un pic fut atteint au moment d’un « Heaven’s Hung In Black » majestueux. Pendant 7 minutes, puissance et émotion se seraient mêlées en une symbiose parfaite, introduite par des cordes amples, couronnée par un solo immense.
En clôture de ces développements, un léger incident est signalé avec la reprise du titre précité. Soit qu’il ait été complètement inutile pour certains, soit qu’il ait contribué à créer une cassure malheureuse dans le rythme général, tous les témoignages recueillis viennent corroborer le fait qu’il s’agit toutefois bien là du seul incident mineur relevé.
Bilan du rapport et observations :
Le caractère subversif (et génial) de l’événement ayant été avéré, nous invitons nos services à garder un œil attentif sur le sujet. Le rédacteur tient par ailleurs à confesser son grand attachement et son infinie sympathie pour les faits consignés ici. Il préconise donc un abandon des charges et l’arrêt immédiat des poursuites, mises à part celles des écoutes prolongées des fichiers incriminés. Enfin, une analyse personnelle est hautement recommandée au lecteur de ce dossier, afin de saisir pleinement l’ampleur du phénomène.