Voila un groupe qui, au premier abord, regroupe tous les éléments pour attirer l'attention du fan de rock progressif en mal de découvertes auditives : Thieve's Kitchen vient d'Angleterre, patrie de naissance du progressif. Il nous sert à nouveau avec ce troisième album une pochette recherchée et empreinte d'une forte connotation fantastique et, au niveau du contenu, propose une alternance de morceaux longs ou courts, tous servis au chant par une voix féminine, détail qui plait en général aux amateurs du genre.
Et je dois avouer qu'à la première écoute, mon impression a été très bonne : ça se laisse écouter, c'est assez technique sans être inaudible et il y a indéniablement une certaine recherche. Mais malheureusement, cet album fait partie de ceux qui attirent l'oreille dans un premier temps et vous laissent sur votre faim au bout de deux ou trois écoutes.
Thieve's Kitchen ne manque pourtant pas d'imagination et de technique. Le premier morceau est clairement aux frontières entre jazz et rock progressif, à tel point que l'on s'attendrait presque à une nouvelle révélation musicale. Et la suite de l'album, quoique plus nettement progressif, confirme cette aptitude des cinq anglais à fusionner les deux styles.
Mais malheureusement, Shibboleth tombe globalement à plat : l'ensemble donne l'impression de musiciens se contentant de faire leur travail, purement et simplement. Aucune passion, aucune fougue n'émane réellement de cet album et ce constat est extrêmement décevant, d'autant plus qu'il est accentué par une prise de son plate et un clavier aux sonorités totalement insupportables.
Pour un peu, ça donnerait presque envie de se renseigner sur les deux autres albums, mais il y a certainement une quantité d'autres groupes qui attireront notre attention avant que l'on consacre du temps à Thieve's Kitchen.