Giorgio C. Neri est un multi-instrumentistes italien. Un simple coup d'œil au personnage permet de comprendre que nous avons affaire à quelqu'un qui, s'il n'est pas totalement hippie, est très marqué par les année 70'. Le titre de ce premier album, Logos (discours en grec), nous confirme un état d'esprit contemplatif qui peut laisser augurer de fort belles choses en musique.
Mais avant une conclusion heureuse qui louerait l'adéquation entre la zenitude de l'artiste et la beauté simple de l'œuvre, il faut d'abord éviter les obstacles que toute démarche artistique dresse sur la route. Et malheureusement, le bat blesse bien trop rapidement pour permettre d'envisager une fin heureuse. Le premier titre entame l'optimisme de l'auditeur en proposant un boucle insupportable, sans le moindre soupçon de mélodie ou de structure. Sans le moindre soupçon de quoi que ce soit en fait.
Après une introduction aussi maladroite que rédhibitoire, le reste ne peut sembler que mieux, étant effectivement plus touffu et plus riche. Toutefois, aucun moment ne permet de récupérer son enthousiasme. Car derrière des morceaux en apparence plus complets se cachent des agencements malhabiles de débuts d'idées sans aucune logique, aucun thème porteur ni aucun fil rouge. De bons passages ressortent parfois comme de petites éclaircies, mais ils sont rapidement noyés dans le désordre ambiant.
Il faut dire que le caractère purement instrumental des premières pistes n'aide pas à baliser un chemin d'écoute correct pour l'auditeur, et nous pourrions raisonnablement penser qu'une ou deux pistes chantées défricheraient un peu tout ça. Malheureusement, dès qu'une voix s'exprime, les quelques idées intéressantes s'évaporent pour ne laisser que le caractère racoleur d'accords simplistes agrémentés de fioritures à la guitare acoustique qui, bien qu'étant assez réussies, semblent un peu dépourvues d'un autre but que celui de remplir l'espace sonore.
Le caractère abscons des compositions et les choix discutables de l'artiste sont d'autant plus regrettables que certains thèmes sont aériens et véritablement beaux. De plus, la recherche évidente au niveau du son, qui mélange les influence 70's avec une texture beaucoup plus moderne donne un résultat qui tient bien la route. Malheureusement, si ces quelques points intéressants pousseront l'auditeur à écouter une fois cet album, le manque de cohérence du reste fera qu'il ne le ressortira sans doute plus jamais.