Theory Of A Deadman est une formation signée chez Roadrunner qui verse depuis 2002 et deux albums à leur compteur dans un post-grunge devant en partie son succès à un certain Chad Kroeger, chanteur-guitariste de Nickelback qui les découvrit à leur tout début. Depuis, la formation connait une notoriété importante et finit régulièrement en haut des charts outre-Atlantique. Et comme quoi les rapprochements sont parfois affaire de filiation, la musique, tout comme le chant de Tyler Connolly sous ses faux airs de John Travolta époque Grease, sonnent assez proche de leurs homologues canadiens.
A vrai dire, ce n'est pas tant ce mimétisme qui pourrait leur porter préjudice ; certaines formations très influencées ont accouché d’excellents albums. Par contre, l'impression d'avoir déjà entendu maintes et maintes fois cette musique ces dernières années, et plus fâcheux, le triste constat que d’autres s’en sont sortis avec plus d’originalité et de caractère, font perdre à « Scars And Souvenirs » beaucoup de son intérêt.
Avec une parité quasi-respectée, un diptyque prend forme, avec d’un côté des morceaux enlevés sans être vraiment agressifs caractéristiques du mouvement, et de l’autre des ballades romantiques à l’effet anesthésiant. Dans un cas comme dans l’autre, les refrains, tout autant que les riffs, tombent rapidement dans le réchauffé. La petite sympathie qui aurait pu naître à la découverte des premiers morceaux, simples mais vaguement agréables, prend très vite le chemin de l’ennui, puis une autoroute de lassitude passés les trois quarts d’heure de l'album.
La faute peut-être au mixage d'Howard Benson (Seether, Papa Roach, P.O.D, Motörhead...) dont le travail est si convaincant qu'il met paradoxalement en exergue la fadeur des morceaux. C'est un peu mettre un petit beurre dans un coffret prestige de chez Fauchon, au final c'est beaucoup pour pas grand-chose.
Si ce plaidoyer n’était pas encore suffisant, un coup d’œil aux paroles pourrait bien faire définitivement pencher la balance du côté des productions à éviter. Car si elles ne sont pas sources d’un abêtissement, elles frôlent parfois une grossièreté qui, pour le coup, ne risque pas de relever le niveau.
Sorte de bande-son pour générique final de série pour adolescents, ce « Scars And Souvenirs » est donc sans doute à conseiller à ce même public. Pour les autres, un choix avisé serait d’éviter cette œuvre quelconque. La théorie d’un homme mort... c’est plutôt en réalité un homme endormi que cela m’évoque.