Le nouveau Moonspell est sorti et avec lui la question que les habitués ont désormais aux lèvres : Vers quelle direction musical se sont-ils dirigés cette fois ? Après un Sin Pecado mystique, un Butterfly Effect expérimental et un Darkness & Hope gothique, que peut donc bien donner ce « The Antidote » ?
La première écoute est un choc. Moonspell semble avoir fait un bond en arrière vertigineux. Coté ambiance, rien n'a changé. Le groupe est toujours fortement attiré par la noirceur et la mort. Et ce n'est pas la pochette ni le site officiel, tous deux à la limite du stéréotype avec le crâne et la police rouge sang, qui pourra convaincre du contraire.
Musicalement, on oublie le caractère atmosphérique des précédents albums pour revenir dans un style gothique, certes un peu plus évolué que ce que l'on peut écouter habituellement. Basées sur des tempos lents, les compositions se voient envahies de riffs lourds et sales. La mélodie semble avoir été la plupart du temps oubliée au profit de passages rugueux agrémentés de gargarismes.
Dans ce déchaînement de brutalité et cette soif de sang, surgit parfois de rares moments de douceur telle « Capricorn At Her Feet » où quelques solos arrivent à placer quelques grammes de finesse dans un monde de brutes. Passé ce moment plaisant, on retombe rapidement dans le néant, où les quelques accalmies se transforment en incantations macabres.
Moonspell avec « The Antidote » n'a plus rien à faire sur MW mais il était nécessaire de présenter ce virage stylistique. Aucune sensation ne se dégage de cet amalgame de sons stressants. Quand en plus l'image qu'ils se donnent tout comme leur musique est à la pointe du caricatural, on ne peut que regretter la période Sin Pecado, qui proposait de véritables ambiances où le mystique et le mystère cohabitaient avec délice.