Xenn est le projet de l'ex bassiste du groupe Abraxas, groupe polonais qui s'est fait connaître par 99, un album de rock néo progressif d'assez bonne facture. Pour son premier album, son auteur a t-il été tenté de suivre les traces de son ancienne formation ?
Absolument pas. Offworld est même a des années lumières de ce qu'a pu faire Abraxas. Pourtant il ne s'écarte pas complètement du mouvement progressif car la première inspiration qui se détache très nettement lors de son écoute est Peter Gabriel.
En effet le contenu de Offworld se caractérise par la superposition d'innombrables sonorités différentes. On en prend plein les oreilles.
Entre Peter Gabriel et Amon Tobin, les multiples percussions outrageusement mises en avant se déchaînent bien souvent dans un train d'enfer. Par dessus, se placent les claviers sous toutes leurs formes et surtout un nombre impressionnant de samples de tous genres. Enfin se pose le chant, tout à fait adapté au style. Ce mélange provoque le sentiment jouissif d'être complément noyé sous un déferlement de sons.
Si cette description est vrai pour quelques titres, il en va différemment pour la majeur partie de l'album. Le concepteur ne s'est apparemment pas abaissé à se fixer des limites. Ce qui donne des morceaux n'ayant souvent aucun rapport les uns aux autres. Passant d'une ballade genre "Faith No More » période « King For A Day » à de la world music faisant penser au groupe « Afro Celt Sound System » en passant par le psychédélisme, l'impression d'écouter une succession de singles qui auraient fait partie d'une compilation est saisissante. Une piste qui aurait pu se trouver dans la fameuse série « Synthétiseur » ne fait que renforcer ce sentiment.
Et au final, cet avant-gardisme laisse assez dubitatif. La plupart des compositions semblent s'être inspirés un peu trop ouvertement de références de multiples horizons mais l'alchimie fonctionne bien. On se prend à écouter encore et réécouter l'album entièrement avec un plaisir toujours renouvelé. Une curiosité non dénuée d'intérêt que l'on aurait pu trouver sous le label de Peter Gabriel « RealWorld » sans s'étonner.