Depuis 2004 qu’ils écument les scènes du Sud-Est en tant que tribute-band d’AC/DC, les Electric Ducks ont fini par franchir le pas et nous offrir un album de compositions originales de leur cru. Les 5 canards électriques s’étaient déjà construits une belle réputation, leur show rendant hommage au gang d’Angus Young jusqu’au moindre détail. Etant donné la qualité de ce « Rock Your Fashion », il y a fort à parier que leur carrière passe à échelon supérieur.
En effet, si l’ombre du légendaire combo australien plane avec insistance sur ce premier opus des Languedociens, ce dernier dégage une telle spontanéité qu’il vous sera difficile de ne pas vous laisser entraîner par le torrent d’énergie déversé avec classe et fraîcheur. Car Yannick et sa bande ont eu le bon goût de faire leurs des éléments souvent négligés, voire oubliés, par les nombreux clones qu’AC/DC a pu générer. Electric Ducks ne se contente pas de nous servir un Hard-Rock direct et efficace, mais il y rajoute toute l’énergie nécessaire pour rendre ce style musical incontournable. En plus, ils réussissent à balancer une série d’hymnes en puissance aux refrains irrésistibles qui vous tournent dans la tête pendant plusieurs jours après leur écoute. Essayez donc de résister au bulldozer « God Will Be Rock » et à ses chœurs virils, ou aux Boogie Hard-Rock endiablés de « Dirty Woman » et de « That Woman Is On Fire ». Les bougres réussissent même à rendre inoubliable l’interlude « Take Your Drink ».
Cependant, si la rythmique est carrée comme celle proposée par le trio Rudd – Williams – Malcom Young, et va jusqu’à utiliser le même jeu de scène ; si Yannick se démène sur scène comme ce diable d’Angus et nous dégaine des soli que l’écolier surexcité ne renierait pas (« Werewolf »), Electric Ducks pose également quelques jalons d’une identité propre, à commencer par le chant de Guilhem qui ne tente pas de singer ceux de Bon Scott ou de Brian Johnson, ce qui, même s’il montre parfois quelques limites, le distingue de la plupart des groupes oeuvrant dans la sphère d’AC/DC. D’autre part, les Ducks nous servent une ballade, exercice peu prisé par les australiens. « Stay On Me » flirte avec du folk Zeppelinien pour un résultat sympathique, même si nous n’atteignons pas des sommets.
Voici donc une excellente surprise que ce « Rock Your Fashion » qui réussit à faire oublier ce qui pourrait être son principal défaut, à savoir sa forte ressemblance avec AC/DC, pour en faire sa plus grosse qualité. En effet, rarement un groupe aussi proche des légendes électrifiées n’aura dégagé autant d’enthousiasme. Il ne vous reste plus qu’à découvrir cette galette rafraîchissante et énergisante, sans oublier d’aller les voir sur scène où ils se sont forgés une réputation des plus encourageante. Décidément, le Hard-Rock et le Blues-Rock français sont en très grande forme ces derniers temps.