Icon In Me est un quintet originaire de Moscou formé en 2007. Sans aucune démo à leur actif, voilà déjà le groupe signé sur un label allemand bien connu, alors que d’autres formations plus talentueuses vont ramer dans la semoule des années à coup de démo, d’Ep, et même d’album autoproduits avant de pouvoir espérer signer sur un sombre label au bras aussi long que celui d'un manchot qui se ronge les ongles.
A y regarder de plus près, le groupe n’est pourtant pas composé de débutants. Des groupes comme C-187, B-Thong, Mnemic, Reign the Absolute, Koldborn, Panzerchrist, Scavenger, The Cleansing, Disavowed sont sur les CV des membres de Icon In Me. Alors sans aller jusqu’au all star band, parce que de star, ici, il n’y a pas l’ombre de la queue d’une seule, il y a de quoi se poser des questions sur la réunion si subite de musicos aussi expérimentés. Pourquoi me direz-vous ? Où est le mal à ce qu’une bande de gars ayant roulé leur bosse se réunisse sur un projet pour balancer via un label efficace les fruits de leur union finalement ? A cela, je répondrai : le style !
Que nous est-il proposé sur ce « Human Museum » ? Si l’étiquette « Modern Metal » évoque quelque chose en vous de vague et de pas clairement défini, voilà, vous avez tout saisi de la composition des 46 minutes soporifiques et sans âme de cette galette. Icon In Me est une vaste fumisterie comme il en existe des centaines. Sur les bases d’une production é-n-o-r-m-e, d’un soliste habile et d’un gueulard de première à la Bullet For My Valentine, c’est bon, Icon In Me peut balancer sa bouillie sans aucune personnalité, du moment que ça envoie du lourd, que ça pète, que ça souffle de la poudre aux yeux d’une jeunesse en pâmoison devant les zolis tatouages, découvrant avec stupeur que finalement, le dernier Slipknot n’est pas le truc le plus violent de la planète. Un scoop.
Plus sérieusement, musicalement « Human Museum » est un joyeux mélange déjà largement surexploité de métal moderne. Précisément, se retrouvent mixés le groove de Fear Factory, le simili (et à la base déjà éronné) melodeath d’un In Flames dénaturé au fil des années, et évidemment, oui évidemment car tout groupe de métal moderne essaye de le pomper allègrement, le metalcore de Killswitch Engage. Tout cela est rythmé d'une répétitivité embarrassante, et l'impression du "déjà entendu mille fois" vous submergera à chaque nouveau morceau, à chaque nouveau plan, à chaque nouveau solo, à chaque nouveau phrasé pseudo chanté, qui n'ont finalement absolument rien de nouveau.
Donc pour schématiser : gros son, voix hurlées parfois claires et/ou superposées, soli d’école mais habiles, riffs et compositions faibles, savoir-faire des musicos. Inspiration et personnalité : proche du zéro. Tout simplement inutile.