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Bon, la trilogie est terminée. Quoi d’autre maintenant ? Quelle suite nos polonais de Riverside vont-t-ils donner à leurs aventures musicales ? Après le fameux « Rapid Eye Movement » sorti en 2007, et concluant avec brio la trilogie de la bande à Mariusz Duda entamée depuis leur premier album, « Out Of Myself », le suspense entourant la suite des aventures du groupe était sans égal… Que vont-ils nous proposer ? Seront-ils à la hauteur de leurs prouesses passées ? Tant de question posées… Jusqu’à la venue de ce « Anno Domini High Definition » en ce mois de juin 2009, décrit par le groupe comme le plus ‘énergique et puissant’ de leurs albums.
Alors ? Eh bien oui, ils n'ont pas tort nos amis polonais ! Ce nouvel album de Riverside est ce que l’on appelle dans le jargon Rock/Métal « une véritable tuerie » ! Ne vous attendez plus à du Rock Progressif comme à l’habituel avec quelques passages puissants et effrénés ça et là… Bien au contraire, il s’agit plus cette fois-ci d’un Métal Prog teinté du style mélodique Riversidien. Et elles sont loins les petites mélodies mélancoliques comme sur « I Believe » ou « Conceiving You », remplacées par des riffs de guitare lourds et puissants soutenus par ces claviers old school caractéristiques du groupe. On a entre autre un Métal Progressif extrêmement riche en mélodies et totalement accrocheur qui demandera plusieurs écoutes avant de pouvoir enfin mémoriser les morceaux.
Mais attention, ce n’est pas parce que le groupe prend un tournant Métal Prog que la fameuse touche mélodieuse et planante signée Riverside se trouve diminuée. En effet, les ambiances et autres atmosphères se trouvent toujours teintées de cette touche quasi-indescriptible : un piano énergique en guise d’intro (comme sur « Hyperactive » ou « Hybrid Times »), la voix de Mariusz Duda venant caresser nos tympans de ce ton à la fois stressant et envoutant, ou encore quelques riffs plus que saisissants et à la mélodie inimitable. Je vous renvoie à ce merveilleux moment aussi paisible qu’envoutant sur « Left Out », qui est d’ailleurs le titre le plus proche de ‘l’ancien’ Riverside, sur lequel des notes de claviers enchanteresses se voient doublées d’une guitare puis d’une basse pour un rendu exceptionnel.
A cela s’ajoute des morceaux instrumentaux renversants à l’énergie et à la puissance débordantes, ornés de divers instruments aux sonorités toutes plus originales les unes que les autres : le clavier Riversidien se trouve toujours aussi saisissant, la basse de Mister Duda ainsi que sa voix permettent de rythmer le tout et de lui donner une touche toujours plus unique, la batterie nous épate de par sa puissance, et bien entendu… les soli de guitare nous envoient au septième ciel, comme on en a l’habitude avec le groupe.
Chaque titre est une véritable douceur que l’on n’hésitera pas une seule seconde à savourer encore et encore. La structure des morceaux, les breaks et autres montées en puissance ont été parfaitement étudiés afin de ne laisser aucun répit à l’auditeur. En d’autres termes : impossible de s’ennuyer sur ce « Anno Domini High Definition ».
On a donc là un croisement entre ce qui se fait de mieux dans le Métal Prog. Pour la comparaison, « Anno Domini High Definition » s’apparenterait à un tableau complexe peint de mille couleurs, à la fois vives, sobres ou sombres, mêlées ensemble de la manière la plus harmonieuse qui soit. On se laisse surprendre encore et encore à chaque écoute par tous les secrets que renferme ce chef-d’œuvre. On ne pourra au final que regretter la faible durée de l’album, 44:44 minutes (ce qui lui a valu le surnom de 44:44 par le groupe), ce qui est particulièrement frustrant au vu de la qualité de la galette.
Ruez-vous donc sur ce nouveau chef-d’œuvre made in Riverside, vous ne serez pas déçus...
Plus d'information sur
https://www.riversideband.pl/en/
LISTE DES PISTES:
01. Hyperactive - 5:45 02. Driven To Destruction - 7:06 03. Egoist Hedonist - 8:57 04. Left Out - 10:59 05. Hybrid Times - 11:53
FORMATION:
Mariusz Duda: Chant / Guitares / Basse Michal Lapaj: Claviers Piotr Grudzinski: Guitares Piotr Kozieradzki: Batterie
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(6) AVIS DES LECTEURS
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Rapid Eye Movement était le dernier album annoncé d'une trilogie de qualité. On devait peut-être s'attendre à quelque changement avec ce ADHD. Le changement le plus marquant est dans la durée du disque, 44.44 minutes, une durée quasiment vinylesque! Pas étonnant d'abord car il n'y a que 5 morceaux pour 9 morceaux dans les précédents. Ce serait suffisant pour expliquer les 20 minutes de moins... mais pas seulement ; et je pense que le changement le plus significatif est la construction des morceaux. Nous avons 2 morceaux assez longs (10 mn) et si on les analyse par rapport aux opus précédents on s'aperçoit que ce sont les solos de guitares de L'excellent Piotr Grudzinski qui ont été écourtés. Celui-ci semble s'être démarqué de ses influences "Frippiennes" et "Gilmouriennes" pour arriver à un style plus concis, un format plus "rock" pour tout dire dans un style toujours classique (pas de shred, de tapping, d'harmoniques artificielles) et les solos ne dépassent pas les 15 secondes. Ce n'est donc pas la priorité du disque et il faut reconnaitre que ces longs solos ne pouvaient peut-être intéresser que les guitaristes, au détriment d'une cohésion et d'un équilibre du groupe qui sont ici magnifiquement présents. Le finale des 3 derniers morceaux sont typiques de cette orientation: le solo de guitare se termine rapidement pour laisser place à une partie instrumentale dans laquelle tous les musiciens sont bien présents, et surtout dans une cohésion mélodico/rythmique rarement atteinte dans les disques précédents. Rythme est le maître mot de ce disque qui démarre sur les chapeaux de roue avec les brûlot "Hyperactiv" introduit par une section de piano maladif. Le premier moment de calme suvient dans la partie centrale de "egoist hedonist". Il y en a très peu d'autres, sinon les belles intros des 2 derniers morceaux. Exit aussi la guitare acoustique de REM et ici la guitare électrique se fait peut-être un peu plus énorme en distorsion mais avec des riffs qui rappellent plus le hard rock que metal ('driven to destruction'). Des riffs superbement soutenus par l'orgue Hammond de Michal Lapaj qui en outre expérimente quelques sonorités nouvelles de bon goût. Le rythme est bien sûr soutenu par l'énorme basse de Mariusz Duda qui est vraiment excellent bassiste et dont le chant est peu-être un peu mixé en retrait mais toujours très expressif. Le batteur n'en fait jamais trop (on est loin de Portnoy!) et tient sa place de manière très efficace. La courte partie cuivre sur un rythme groovy de "driven to destruction" est excellente et on se dit que l'idée aurait pu être développée. Il semble que ce soit le disque de la maturité et les choix paraissent excellents. Ce groupe a un caractère fort, même si on sent parfois toujours l'influence de Porcupine Tree, mais en moins glacial. Il n'y a pas une seconde à jeter sur ces 5 morceaux qui condensent tout le savoir-faire du groupe qui excelle dans ces rythmiques de 'transe" parfois reconstruites à l'infini ("hybrid times") avec un petit côté "oriental" dans les mélodies. Assez fascinant, jamais lourdingue. Les paroles aussi valent le détour et l'esprit torturé de Duda me fait parfois penser à Hammill dans son écriture. Le thème de cet opus est la folie de frénésie de vitesse de nos sociétés "modernes" et de leur paradoxe : "here you have to run as fast as you can to stay in the same place". Encore une bonne surprise de Pologne après le fabuleux Nostalgia de Satellite. Et dire que ce disque est en tête des ventes en Pologne !! Imaginez Nemo en tête des ventes en France... Inimaginable, non ? Inimaginable malheureusement !
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Grand fan de leurs précédents albums, je suis allé les voir à Paris à la scène Bastille. J'adore ce nouvel opus. Je comprend qu'il rebute un peu à la première écoute, mais il faut passer outre et persévérer ! L'album est beaucoup plus ramassé que les précédents, plus direct mais aussi plus tranchant plus incisif ! On s'habitue très bien à l'orientation metal car les titres conservent des mélodies excellentes qui font que ce groupe est un cran au-dessus de beaucoup d'autres du même style. J'apprécie tous les titres, avec une mention spéciale sans doute pour Egoist Hedonist, le titre le plus innovant, très étonnant ! Bref, encore !
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J'attendais Riverside au tournant avec cet album. Après une trilogie pourtant prometteuse qui s'était achevée en eau de boudin en 2007, avec un Rapid Eye Movement tristement répétitif et qui démontrait, à mon grand regret, l'incapacité du groupe à retrouver l'inspiration de ses deux premiers opus, il fallait que le combo polonais se sorte les doigts de cet endroit où le soleil ne brille jamais.
Hélas, hélas, trois fois hélas, ce ADHD au titre aussi pompeux que son contenu ne parvient qu'à briser tous ces espoirs nourris au fil des années. Un album poussiéreux, monolithique, qui institue définitivement un "style Riverside", style que Duda et ses compagnons auront désormais grand peine à faire évoluer. Un Mariusz Duda par ailleurs consternant de platitude tout au long de ces 5 pistes, égrenant de manière pénible (sinon pour lui, du moins pour moi) des vocalises aussi entêtantes que peu avenantes. Il est désolant de constater que le bonhomme fait désormais mieux, bien mieux même, au sein des side-projects auxquels il participe (Indukti) ou qu'il a même initié (Lunatic Soul).
Un échec artistique complet pour ma part, qui, sauf résurrection inattendue dans deux ans, sera le dernier contact que j'aurai avec un groupe que j'ai pourtant jadis encensé avec fougue... Dommage. Je cite pour finir Torpedo, qui dans sa chronique de Second Life Syndrome, pointait sans le savoir du doigt un problème déjà crucial à l'époque : "Riverside s’est assis sur son piédestal et il ne semble pas prêt à remettre en question un style qui a fait sa renommée." Un piédestal où le groupe n'est plus assis, mais carrément englué...
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LECTEURS:
4.3/5 (18 avis)
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STAFF:
3.5/5 (15 avis)
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