Après deux ans de silence suivis de deux mois passés dans les studios, Poverty's No Crime revient avec « The Chemical Chaos ». Première originalité, - qui l'est de moins en moins dans le progressif - ils nous proposent un concept album avec pour sujet général la fatalité et les petits évènements semblant anodins qui peuvent parfois changer la face du monde. Le titre de l'album peut donc s'expliquer par la fait que la vie n'est qu'une séquence sans fin de processus physiques et chimiques trop complexes à appréhender mais théoriquement prévisibles. Avec un concept pareil, nos neurones vont être mis à rude épreuve. Nos oreilles aussi ?
La différence entre cet album et leur précédent « One In A Million » est frappante. La lourdeur qui en était la principale caractéristique est remplacée par un ensemble grandement plus fin et ouvert. L'introduction très Dtesque semble bien être là pour nous en avertir.
La référence à DT se retrouve tout le long de l'album mais n'étouffe en rien la personnalité de la formation allemande. Cette dernière sait se détacher de son étiquette métal progressive pour s'évader dans un monde beaucoup moins complexe, avec piano et guitare sèche/électrique délivrant de belles & paisibles mélodies.
Pour autant, le coté métallique est loin d'avoir été mis de coté, les riffs restant l'élément principal de toutes les compositions. Ces dernières regroupent à peu près tout ce que l'on peut espérer entendre d'un groupe progressif avec des changement de rythmes, de phrasés, de thèmes et d'atmosphères habituels. Même constat pour les instruments : Synthétiseurs aux sonorités variées et adéquates, basse bien présente, solos de guitares à foison et batterie tout ce qu'il y a de correct.
Coté voix, on peut apprécier la qualité du chant, qui dans un registre assez neutre, arrive à bien faire passer les sentiments.
« The Chemical Chaos » est donc un bon album, qui ne brille pas par une originalité débordante mais plutôt par une qualité de fabrique exemplaire. Difficile de dire si ils arriveront à se faire une place au soleil mais l'évolution depuis leurs débuts semble prometteuse.