Un an après la fracassante sortie de leur premier album, le groupe Toto remet le couvert, et fait paraître Hydra. Afin de faire taire les critiques qui reprochaient le son trop “West Coast de luxe”, trop lisse, le sextet, toujours dans la même composition va tenter de donner un son plus brut, plus rock.
Le virage sera cependant moins net que dans l’album suivant, car certains titres gardent les sonorités fouillées de l’album précédent : ainsi St George and the Dragon montre une astucieuse alternance entre les vocaux et les parties instrumentales, et 99 (un titre que malgré son succès Steve L apprécie très modérément) garde des accents de pop sophistiquée, avec un soin dans la réalisation qui n’est pas sans rappeler les Anglais de Barclay James Harvest de la même époque. Il y a même un petit côté épique, quoiqu’un peu décousu, dans le morceau d’ouverture qui donne son titre à l’album.
Les autres titres se recentrent sur un son pop rock plus basique, à l’image de White Sister, ou de All Us Boys avec ses riffs efficaces à la limite du hard rock ou des ballades Lorraine et A Secret Love, assez légères. L’album apparait donc moins “orchestral” que le n°1, et commence à mettre plus en avant la technique de Steve Lukather à la guitare.
Restent par ailleurs les qualités habituelles du groupe : l’excellence de la mise en place et la bonne utilisation des voix. Les titres étant cependant un cran en dessous du premier opus, Hydra apparait comme un album hybride qui rencontrera un succès mitigé.