Le troisième album de ce sympathique groupe grec est sans surprise par rapport à "Shattered Image" leur précédent opus. La musique de La Tulipe Noire est toujours aussi plaisante. Un pur rock néo-progressif dont le seul défaut est de ne pas révolutionner le genre. Mais est-ce un défaut ?
Le premier album du groupe "In the gates of dream" a été décrit par certains comme un clone du "Script for a Jebster's Tear' de Marillion. Si la filiation était évidente, La Tulipe Noire a su trouver une coloration personnelle grâce surtout à la voix aérienne et envoûtante de sa chanteuse, qui est plus près de Jon Anderson que de Nightwish.
Les trois premiers titres sont plutôt lents avec de longues plages instrumentales, des alternances de nappes de claviers et de solos de guitares que l'on pourrait qualifier de classiques du genre mais qui sont empreints d'une telle pureté émotionnelle qu'on se laisse envahir.
Les trois plages suivantes offrent d'avantage de variation de rythme avec des riffs plus agressifs donnant aux compositions une sonorité puissante. Les nombreuses interpositions entre les solos de guitare et les passages de synthétiseurs, de piano, et d'orgue, de basse et de guitare acoustique renforcent l'impression de structure symphonique.
Les trois derniers morceaux sont les plus complexes, chargés d'une atmosphère intrigante ponctuée par des changements de rythme inattendus.
L'ensemble est beau comme du IQ, avec une touche d'Anderson dans le chant, un rien de Gilmour dans la guitare, un soupçon de Nolan dans les claviers. Alors, me direz-vous, rien d'original ? Peut-être peut on trouver la musique de La Tulipe Noire trop inspirée par trop de modèles, mais je suis tombé sous le charme et je ne boude pas mon plaisir. La note de 8/10 n'est, de ce fait, pas dictée par des prouesses technico-musicales mais par les battements de mon cœur.