Si l’album commence sous les meilleurs hospices avec l’entraînant et léger « Little Lynn », dès « Woodbine » la déception est de mise. Ce titre lourdaud et terne est à l’image de bon nombre de morceaux de « Still Glistening ». Ainsi « We Like Your Love », « Jerry Can’t Make Me », « Left To Lay » ou « Biomill’s Burning » sont totalement dispensables, à la limite même du pénibles.
Pourtant, si une écoute rapide de ce disque débouchera probablement sur un avis assez négatif du fait de ces trop nombreuses compositions inintéressantes, on se surprend, à force d’écoute, à trouver un certain charme à des titres comme « Gone My Love », dans le même esprit que « Little Lynn ». Ou bien à « Wind Up It In », à l’esprit très Beatles, à « R ‘n R Party Weekend » aux sonorités très T-Rex. Ces influences diverses qui imprègnent aussi fortement la musique de Ugly Stick sont pourtant à double tranchant. Si elles donnent à l’auditeur des repères immédiats, elles peuvent rapidement devenir une source de frustration ou de rejet.
En effet si le fait de voir le Gun Club, les Housemartins, Tom Petty, les Beatles ou T-Rex dans le même chaudron peut être considéré comme un bon signe quant au résultat final, on peut également estimer que Ugly Stick manque un peu de personnalité et surtout de direction musicale. Et c’est ce dernier point qui ressort surtout à l’écoute de ce second album (en 15 ans) de ce groupe originaire de l’Ohio.
Pourtant, au-delà du titre phare qu’est « Little Lynn », on prend plaisir à se plonger dans les ambiances américaines, limites « Hillbilly boogie » de « Gone My Love », « Tammy’s landing » ou « Wind Up It In ». La simplicité des compositions, le côté honnête et non commercial des sonorités, les voix assez charmeuses de Dave Holm et d’Al Huckabee, tous ces éléments contribuent à faire de certains éléments de ce disque des petits moments de plaisir.