Si vous aimez Danko Jones, Clutch ou Audioslave, Foobar The Band pourrait être votre nouveau groupe préféré! Si la comparaison visible sur leur site n’est pas forcément d’une grande modestie, elle a au moins le mérite d’apporter une certaine dose de vérité. Le combo suédois balance en effet depuis quelques années et après un seul et premier album “Hellride”, un métal-stoner musclé aux influences diverses qui a su s'attirer une bienveillance dépassant leur frontière et qui leur permis de tourner à travers l'Europe afin de prouver "que le meilleur groupe de rock vient de Suède".
Dans tous les cas, avec ce groove énergique d’un Audioslave ou Rage Against The Machine, ce gros son de garage d’un Clutch ou Stuck Mojo, le tout accompagné d’éléments plus stoner ou hardcore, les originaires de Göteborg ne font pas vraiment dans la dentelle. Les riffs se font tantôt lourds, tantôt agressifs, les refrains dans la même veine ou plus fédérateurs ("Catch 22", "Révolution") mais qui sans conteste tâchent gras. De son côté, le frontman Jonny Zasella scande de sa voix rauque ses paroles avec ce phrasé presque rappé caractéristique. Sans peut-être suffisamment chercher à varier son interprétation, il se fait par contre le parfait porte-drapeau de cette robuste cavalerie.
Cependant, cataloguer Foobar The Band sous l’étiquette pas très valorisante de groupe « bourrin », ce serait vite oublier le feeling des moments plus psychédéliques, des soli rares, courts mais inspirés ou ne serait-ce que cette mélancolique introduction au banjo sur fond d'orage ("All about You"). Par ailleurs, ça n'est pas tant l'innovation sur ce " Your Fiend, My Friend" qui fera date sinon le souffle décoiffant qui se dégage de ses onze titres. Ce genre d'album apparaît être de ceux qui n'ont d'autre prétention que de faire headbanguer joyeusement sans vouloir effleurer l'excellence mais plutôt la franche efficacité. A vrai dire, les Suèdois semblent s'attarder généreusement sur les mêmes effets, répétant des structures relativement similaires, rendant l'ensemble monolithique et donc au final peu sujet aux modulations.
Condition non nécessaire mais toutefois suffisante pour une bonne claque de plaisir, cette équation suédoise à cinq inconnus opère donc un retour appréciable, moins dans l’originalité que dans la qualité de leur travail, mais qui devrait être du goût des amateurs de métal et de stoner à forte dose de testostérone.