« Perdition City » est un album que l’on peut facilement qualifier d’extra terrestre. Tout d’abord parce qu’il est le fruit d’un groupe, Ulver, qui a longtemps baigné dans l’univers Dark Metal et qu’il ne contient absolument aucune connotation ayant rapport à ce courant et ensuite par son contenu bigarré très proche de l’étrange. Si « Perdition City » trouve sa place ici, c’est justement par son absence d’étiquette.
Vous ne trouverez aucune guitare dans cet album, mais une utilisation très personnelle d’instruments aux sonorités synthétiques. Ceux-ci sont employés pour proposer une ambiance unique très proche d’une musique de film.
Trois éléments se détachent pleinement de cet amalgame de sonorités. Les percussions outrageusement mises en avant dans un style « BreakBeat » des origines, un piano aux mélodies simples, bien souvent solitaire et enfin des notes et sons samplés tirés d’un ordinateur typiques de ce que l’on pourrait trouver dans "Soundforge". Associés à des compositions pour le moins anticonformistes, ces éléments délivrent donc des atmosphères très «industrielles» tournées vers la science fiction et le mystique.
Parfois très proche d’Amon Tobin sans le coté classique, « Perdition City » est une expérience surprenante. Il aurait très bien pu devenir la bande originale d’un film comme Blade Runner. Dès les premières mesures la curiosité s’installe pour ne plus vous quitter. L’entrée dans cet album sera sans doute difficile pour un grand nombre mais si il n’apporte pas les sensations espérées, il ne manquera pas d’intriguer.