Formé en 1997 du côté de Queens, New York city, Sworn Enemy ( initialement nommé Mindset ) est un quintette qui s’est fait une bonne réputation scénique et qui a d’ailleurs tourné en 2008 aux côtés de Hatebreed, Earth Crisis, Divine Heresy et Terror. Si les débuts ont été moins hyperactifs jusqu’au premier album « As Real As It Gets » signé sur Elektra Records et purement hardcore, « Total World Domination » est sur une période de 3 ans leur troisième album, et donc le quatrième de leur discographie.
Généralement, le hardcoreux qui crêche sur NY est fier, le placarde à tout va comme un gage d’authenticité, et généralement se la raconte quand même pas mal. Sworn Enemy n’échappe pas à la règle. Tout comme un boxeur qui balance « The Eye of the Tiger » sur la sono de la salle à sa sortie de vestiaire, il va s’en dire qu’avec un titre tel que « Total World Domination », les gars ont intérêt à assurer sur le ring.
Au Hardcore traditionnel de ses débuts, Sworn Enemy incorpore à présent à ses compositions une touche de metal thrashisant. Au final, une sorte de crossover direct et simple, un metalcore radical, parfois rudimentaire, voire frustre. Des morceaux tels que « Still Hating » très énergique, « Lies » très thrash ou encore un « Ready To Fight » très « on se regroupe dans la rue en chemises à carreaux et on saute sur place en beuglant la canette à la main » ne viendront pas me contredire.
N’attendons rien de plus de la part de Sworn Enemy que ce genre de poncifs. Avant de parler de dominer le monde, nos cinq lascars gagneraient certainement à sortir leurs caniches cloutés un peu plus loin que le coin de la rue. L’autosatisfaction, c’est bien pour l’égo, mais il faut garder un minimum d’humilité, ou bien on court le risque qu’un groupe tel que Tenth Dan, des gars même pas de NY, même pas des States non, mais des gros paysans Australiens vous bottent joyeusement le cul en jouant dans la même cour ou presque, c'est-à-dire inspiration, efficacité et spontanéité en plus.
Certes, « Total World Domination » peut avoir son charme dés le moment que l’auditeur a le même âge que la carrière du groupe (douze ans donc), ou alors qu’on n’attend rien d’autre qu’une BO pour un documentaire sur les prisons Texanes et Californiennes, ou encore, avant d’y être sois-même incarceré, de se la péter, l’autoradio à fond avec 3 frères dans une caisse cradingue, le calibre au ceinturon tout en affichant un rictus méprisant au moment de passer sur le territoire du gang latino du coin qui énervent avec leur rap mexicain.
C’est cliché ? Oui ! C’est Sworn Enemy !